Selon le secrétaire général du syndicat national qui a organisé une rencontre, jeudi dernier, avec des boulangers, «la profession vit une situation des plus difficiles. Coincée dans l'équation prix de revient-prix de vente de la baguette de pain ordinaire et du pain amélioré, cette situation n'est pas près de... s'améliorer et la succession des fermetures continue. «En dix-huit mois et sur les 340 boulangeries que comptait la ville de Constantine, une cinquantaine ont disparu parce que les propriétaires n'arrivaient plus à supporter les charges qui ont considérablement augmenté alors que le prix de la baguette, qui est de 7,50 dinars pour le pain ordinaire et 8,50 pour le pain amélioré, demeure stable depuis déjà 14 ans. En Egypte et en Tunisie, par exemple, on semble avoir trouvé la solution et le prix du pain a connu trois augmentations en l'espace d'une année. Chez nous, on fuit la profession pour investir dans des secteurs plus rentables!». C'est M. Boutamine Amar, secrétaire général du bureau de wilaya de l'Union des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA), organisation à laquelle est affilée la Fédération nationale des boulangers (FNB), qui parle. Notre interlocuteur dit «craindre une crise de pain dans le pays si le gouvernement n'intervient pas pour en réguler le prix. Franchement, nous risquons de nous trouver, un jour, devant cette situation sans précédent: importer notre pain de l'étranger!». A ce sujet, M. Boutamine a indiqué que «les boulangers sont toujours dans l'attente des décisions du gouvernement à propos du dossier technique que le syndicat a déposé dernièrement et dans lequel il propose des solutions concernant des réductions à opérer sur les prix des produits que les boulangers utilisent quotidiennement dans la fabrication du pain (levure, améliorant, consommation électrique, taxes, etc.). Selon M. Kalafat Youcef, président de la FNB, l'Algérie comptait, au début de cette décennie, quelque 17.000 boulangeries. Fin 2008, on n'en compte plus que 13.200! Il a affirmé avoir reçu des assurances du gouvernement et de la direction générale de Sonelgaz pour un soutien du prix à la fabrication par le biais d'abattement de 7O% sur les taxes et des tarifs préférentiels sur la consommation électrique. «Nous avons demandé aussi l'intervention du gouvernement pour obtenir des abattements sur les prix des matières entrant dans la fabrication du pain amélioré, et, à l'instar de la farine, l'importation de la levure que les fabricants sont obligés, aujourd'hui, d'acheter au marché noir. D'ailleurs l'élection du nouveau bureau a été reportée faute de quorum.