Tamer El Mahdi, le Directeur Général de l'opérateur Djezzy du groupe Orascom, a été convoqué hier par la police pour être interrogé sur des accusations d'infraction à la législation des changes et des mouvements de capitaux suite à une plainte déposée par la Banque d'Algérie. Le différent qui oppose depuis juillet 2009 les autorités algériennes à l'opérateur de téléphonique mobile entre dans un cadre judiciaire. «Le PDG d'OTA a été appelé par la police pour une enquête sur des allégations de la Banque d'Algérie contre OTA que certains honoraires d'aides techniques payés à OTH (Orascom Telecom Holding ) en contre partie de certains services d'assistance fournis par OTH À OTA pendant 2007, 2008 et 2009 qui n'ont pas été faits conformément à la réglementation de change», a annoncé Orascom Telecom holding dans un communiqué diffusé mercredi 29 septembre.Orascom Telecom rejette les accusations et annonce dans le même communiqué que «la compagnie dément agir en quelle que manière que ce soit en infraction avec la loi algérienne et que le PDG d'OTA a soumis et soumettra plus tard des clarifications sur ce dossier».L'agence Reuters a révélé dimanche 26 septembre que la Banque d'Algérie a déposé plainte contre le PDG de Djezzy, Thamer El Mahdi, suspecté d'avoir fait de fausses déclarations sur les activités financières de cette entreprise, premier opérateur de téléphonie en Algérie avec plus de 14 millions de clients. La plainte de la Banque d'Algérie soupçonne cette filiale du groupe égyptien, propriété de la famille égyptienne Sawiris, d'avoir enfreint la réglementation sur le change et le transfert de devises en cours des exercices 2007, 2008 et 2009. L'agence qui citait des sources industrielles et gouvernementales ajoutait que les autorités algériennes s'apprêtaient à réclamer de Djezzy le paiement d'arriérés d'impôts supplémentaires.Les nouveaux déboires de Djezzy viennent s'ajouter à un premier redressement fiscal de 569,6 millions de dollars imposé à cet opérateur en juillet 2009 portant sur l'exercice 2005-2007. Si le diffèrent qui oppose les autorités algériennes à l'opérateur téléphonique portrait sur un volet strictement fiscal, la convocation par la police de Thamer El Mahdi lui donne désormais une nouvelle tournure. L'audition éventuelle du PDG de Djezzy pourrait ainsi déboucher sur l'ouverture d'une instruction judiciaire à l'encontre de ce dernier. La législation algérienne prévoit des peines allant de deux à sept ans de prison pour les infractions portant sur la réglementation de change et les mouvements de capitaux.Réputé proche de Naguib Sawiris, le patron du groupe Orascom, Thamer El Mahdi a été placé à la tête de Djezzy en septembre 2008. Ancien directeur de la technologie (Chief Technology Officer) au sein du groupe Orascom Telecom Holding, ce titulaire de plusieurs diplômes obtenus aux Etats-Unis (université de Californie et université George Washington) a fait ses gammes en Italie, en Grèce, en Tunisie, au Bangladesh et au Pakistan avant d'atterrir en Algérie.