“Waâda”, “Taâm” et pour certains « El Maoussim », sont ces fêtes populaires ancestrales, qui créent une animation exceptionnelle et regroupent des milliers de personnes venues de toutes les régions du pays. D'Ouled Nhar à Ness Flita et de Beni Abbes à Medjaher, c'est plutôt la même tradition avec des appellations différentes qu'il s'agit. Des traditions qui se perpétuent depuis l'ère Ottomane et qui ont survécu à l'oppression coloniale. Ces « Waâdates », qui incarne l'identité et les valeurs humanitaires de chaque tribu, sont longuement et minutieusement préparées à même d'assurer une organisation impeccable et un accueil des plus honorables et des plus chaleureux aux invités et touristes. Les vieux et notables de la tribu veillent au grain pour que tout soit prêt le jour «J». C'est ainsi que la semaine s'est achevée, les Achaachis ont, durant deux jours, vendredi et samedi, organisé la fête annuelle du Saint Sidi Abdelkader, dont le mausolée se trouve sur les hauteurs de la plage, qui porte son nom et qui se situe à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la daïra, sur la frontière des deux communes Achaacha et Ouled Boughalem. Des milliers de personnes, venues des communes de la daïra et d'autres régions limitrophes, ont assisté à cette « Waâda », au cours de laquelle, des dizaines de cavaliers, vêtus de l'habit traditionnel, exécutaient, à tour de rôle et par groupes, une fantasia, rappelant les épopées militaire de l'Emir Abdelkader et du Cheikh Bouâmama. Les cavaliers de chaque tribu se distinguent par leurs habits traditionnels de couleurs différentes (burnous, chéchia...) et les chevaux ornés de selles décorées. Ils s'organisent en groupe de six à quinze cavaliers. Ils rentrent en harmonie, l'un après l'autre, sur la piste réservée pour l'exhibition et qui est cernée de tous les côtés par une foule avide et nombreuse. Vieux, jeunes et enfants étaient tous là pour suivre la fantasia. Dès le coup d'envoi, les cavaliers se mettent en ligne et sur ordre du chef du groupe, ils s'élancent en toute vitesse et tirent des salves de baroud en l'air. L'honneur revient au groupe qui réussit à faire entendre une détonation commune à la fin du parcours. Les cavaliers fiers de leurs chevaux, bien entrainés à ce genre d'exercices, affichent clairement leur satisfaction quand ils réussissent leur course. Durant la « Waâda », sont organisés d'agréables jeux traditionnels, surtout les duels de « matrague », des «halqate» où le madah (conteur) raconte souvent des histoires tirées de notre riche histoire pleine de mythes et de légendes. Des groupes folkloriques accentuaient l'ambiance par leurs chants accompagnés de la ghaita et du guellal. Les « Waâdate », telles que connues depuis des décennies, donnent lieu également à une activité commerciale sans précédent dans pareils endroits. La veille, un souk qu'on appelle localement la « Souiga », est organisé pour permettre aux habitants de faire leurs achats et se préparer convenablement pour la « Waâda ». Le jour de la fête, encore une fois, des commerçants et artisans de tous les coins y exposent leurs produits. Vendant à la criée, ils vantent les mérites et les qualités de leurs produits, proposés souvent à des prix abordables. A la fin de la manifestation, la générosité est palpable. Tous les présents sont conviés à déguster les plats de couscous, abondamment et joyeusement offerts par les familles, aisées, sélectionnées au préalable.