Le docteur Belarbi Abdelkader dit « Kaddour » est né le 09 janvier 1930 à Achaacha, wilaya de Mostaganem dans la ferme de ses parents à Ouled Hadj Belkacem, fils de Belarbi Moulay ; Bachagha de Achaacha..Il a débuté sa scolarité en 1936 ; à l'école primaire du village « Picard » (Khadra actuellement). En 1936 l'école sera fermée par l'armée coloniale à cause de l'avènement de la 2° guerre mondial, ce qui amènera le petit Kaddour à poursuivre ses études durant les années 39-44 dans d'autres établissements primaires entre autre à Ténès et à Mazouna (tous deux ; villes limitrophes de Achaacha). Reconnu comme étant un élève excellent, il est admis en 1944 au lycée « René Basset » (lycée Zerrouki, actuellement) à Mostaganem où il devait poursuivre ses études secondaires jusqu'à 1950. Après de brillantes études secondaires, il obtient un bac math en qui allait lui ouvrir de nouvelles perspectives d'avenir et va lui permettre de poursuivre des études supérieures à l'université d'Alger. Au terme de ses études à l'université d'Alger, il obtient en 1954 une licence en droit qui allait lui offrir l'opportunité de poursuivre ses études à paris pour obtenir un doctorat en sciences politiques en 1956. En profitant de son séjour parisien et tenant compte de ses opinions révolutionnaires engagées de l'époque, il prit attache avec les organisations politiques et estudiantines auxquelles il adhéra et participa. Membre actif du PPA-MTLD et membre dirigeant et représentant de l'AEMAN « Association des étudiants musulmans de l'Afrique du nord » à Prague ainsi qu'en Europe de l'est. En Algérie, le déclenchement de la révolution de novembre 1954 changea l'ensemble des données existantes auparavant; et les étudiants de l'époque lancèrent la préparation de la création de l'UGEMA (union général des étudiants musulmans algériens). Le défunt chahid était un membre très actif dans la préparation et la création de l'UGEMA à partir de paris selon le témoignage du diplomate Lakhdar Brahimi compagnon du chahid à l'université de Paris.A la création de l'UGEMA, Abdelkader est membre fondateur d'où il devient le premier secrétaire général. Parmi ce qui furent ces compagnons durant ces années, on cite : Belaid Abdessalem (ex 1° ministre) , Lakhdar Brahimi ( diplomate et ex ministre des A-E), Rédha Malek ( ex 1° ministre), feu Med Sedik Benyahia ( ex ministre des A-E), Lamine Khane ; Mahmoud Mentouri, Alloua Benbaatouche…Au cours d'un forum du quotidien El-Moudjahid, consacré à sa mémoire, Belaïd Abdesslam s'est remémoré le parcours de celui qui fut jadis son compagnon et déclara : «J'ai eu l‘occasion de présenter Kaddour à Benyoucef Benkhedda, alors qu'il était de passage à Paris. Kaddour lui a parlé de ses activités en qualité de militant de la cause nationale. Notamment du fait qu'il était en contact permanent avec un sympathisant de la cause qui occupait un poste important au sein du Gouvernement général de la République française. Ce personnage, qui activait dans l'ombre, nous livrait des renseignements de premier ordre» se rappelle Belaïd Abdesslam. Ce mystérieux fonctionnaire sera par la suite muté au ministère de la Défense nationale. «Cet homme a transmis à Abdelkader la liste de l'ensemble des officiers qui avaient pris part à la guerre d'Indochine. Ces derniers ont été chargés de travailler sur la guerre anti- révolutionnaire, un concept plus connu sous le nom de guerre psychologique. Abdelkader avait à son tour transmis ces documents aux militants de la Fédération de France. Malheureusement, il me semble que ces derniers ne leur ont pas accordé l‘importance voulue». «Kaddour était un homme de grande qualité. Il lui est même arrivé d'être membre de la Franc-maçonnerie pour les besoins de la cause nationale. Il a noué des relations avec les étudiants d'extrême droite française ce qui a permis d'éviter toute confrontation avec la communauté algérienne en France.» Zahir Ihaddaden , parlant de mai 1956, se rappela la bravoure et le patriotisme du chahid Belarbi Kaddour en disant : « je peux citer l'exemple de A. Belarbi , fils d'un bachagha de Mostaganem qui rejoignit par la suite le maquis à partir de Paris et y mourut en martyr ».A cause de ses activités politiques et ses engagements nationalistes, il était étroitement surveillé par les services de sécurités. L'étau de la surveillance approchée étai resserré sur lui aussi bien en France qu'en Algérie. Suite à la grève de mai 1956 ; Abdelkader, pressé par une surveillance étroite des autorités coloniales, rejoignit l'Algérie pour se rendre à sa région natale Achaacha ; fief de la résistance et de la révolution et zone névralgique de la wilaya V ; d'où il se prépara pour rejoindre les rangs de l'ALN au maquis. Sollicitant l'aide de son frère «Hadj Habib » ; qui était très proche de lui; pour rallier la révolution, il le conduisait au maquis. Ils ont rejoint le secteur du colonel Othman. Après avoir pris connaissance du parcours de « Kaddour », le colonel Othman déclara à hadj Habib : « Ton frère est une personne encombrante pour moi, c'est un intellectuel et sa place est à l'étranger parmi les responsable politiques ». En 1957 ; il est muté dans la wilaya IV après s'être lié de sympathie à un membre de son commandement le colonel si M'hammed Bouguerra et devint par la suite un de ses proches collaborateurs. Abdelkader Belarbi ; connu par son nom de guerre « Si El Mehdi » ; est tombé au champ d'honneur en 1959 sur les monts de l'Atlas Blidéen, non loin de Chréa comme en témoignent ses compagnons de combats. Le commandant Bouragaa raconte que l'homme est mort sur les monts de Chréa en 1959 avec 48 autres martyrs y compris un infirmier de confession juive après une rude bataille contre l'ennemi. A ce jour, les circonstances exactes et le lieu de sa sépulture restent inconnus.Après de longues années de silence, pendant lesquelles le parcours de cet grand homme sombrait dans l'oubli, des témoignages récents ont été faits à travers divers journaux et forums en hommage à la mémoire d'un illustre acteur de la révolution algérienne Beaucoup de gens y compris des membres de la famille Belarbi connaissent peu de choses sur sa personne et son parcours de militant de la cause nationale. C'est par devoir de mémoire et par respect à un brave combattant que j'ai réalisé cet essai afin de revire la mémoire d'un grand homme contre l'oubli et l'amnésie.