En absence du transport public, desservant la ville de Mostaganem, tôt le matin et tard le soir, certains citoyens, habitant les communes périphériques, dont des fonctionnaires mais surtout les étudiantes fréquentant les différentes facultés de l'université qui n'ont pu obtenir de chambres au sein des résidences universitaires, vis-à-vis du règlement interdisant le résidanat aux étudiants habitant pas moins de 50km du chef-lieu de wilaya. Ces personnes ont tant de mal à être à l'heure aux lieux de travail et d'études. Le soir, ces malheureuses étudiantes, quittant les salles de cours à 17 heures, éprouvent tant de peine à regagner leurs domiciles, elles ressentent une terrible peur qui s'empare d'elles au sein d'une gare routière totalement vide et sans le moindre bus en partance ! La nuit tombait doucement, mais sûrement, en ce jour pluvieux, la gare routière s'était presque vidée de ses voyageurs et de ses bus, les départs vers les communes avoisinantes ont pris fin. Quelques chauffeurs de taxis, guettent les retardataires pour des courses qui se factureront à des prix irraisonnables. Sous le préau de la gare, un groupe de filles à l'abri de cette fine pluie, surveille également la venue inattendue et presque incertaine de bus pouvant encore desservir les lignes de service, allant vers les communes d'Ain Nouissy, Stidia et Fornaka. Elles attendent depuis une demie heure, des cars qui ne pointent plus en cette triste gare, alors, qu'il n'était encore que 18 heures. La peur se lisait déjà sur les visages de ces jeunes innocentes, qui se tenaient presque collées les unes contre les autres, le froid et la crainte semblent les unir davantage, elles viennent de la commune de Fornaka et étudient à la faculté des sciences et de la technologie. Tôt, le matin, elles montent à bord d'un bus, plein à craquer, qui souvent ne les prend pas et les abandonne à l'arrêt, à cause de son chargement qui ne peut nullement dépasser le nombre autorisé de places. Elles souffrent énormément de cette insuffisance de moyens de transport au cours de la matinée et surtout le soir, elles ratent presque quotidiennement les premières heures d'études, en ne parvenant pas à être à l'heure, elles sentent tant de difficultés à rattraper les cours perdus. Le soir, elles sont encore obligées de quitter les cours de l'après midi, pour être à 17 heures à la gare, afin de pouvoir prendre le dernier bus qui part vers Fornaka , mais souvent, elles sont retenues par les cours de travaux dirigés qu'elles ne peuvent « griller » et arrivent en retard à la gare. Elles attendent au hasard la venue d'un autre car, minées par une peur terrible d'être coïncées en ce lieu presque désert et finissent toujours contraintes de solliciter les services d'un taxieur, qui saute sur l'occasion en leur proposant un tarif pour la course qui coûte 600 dinars. Elles ne peuvent refuser et n'ont aucune autre alternative que de prendre place et se taire. Questionnées, ces jeunes étudiantes semblent être prises entre le marteau et l'enclume, elles désirent vivement poursuivre les études, mais, elles se sentent si lésées par l'insuffisance du transport qui entrave énormément leurs cursus universitaire par des absences trop fréquentes. Selon leurs déclarations, elles n'ont pas pu bénéficier de chambres aux cités universitaires, parce qu'elles résident à moins d'une trentaine de kilomètres du lieu d'études, elles souhaitent que l'administration des œuvres universitaires se pench sur leurs cas exceptionnels et leur permet d'accéder à la résidence universitaire, qui demeure pour l'instant, leur unique moyen de secours .Certaines d'elles, pensent déjà à abandonner les études, de par les moyens financiers exigés pour les frais de déplacement quotidien et de la restauration ,qui s'élèvent à plus de 200 dinars le jour. L'une d'elles, nous explique qu'elle a trop peur d'être victime d'agressions de la part de ces jeunes délinquants qui rodent en moto tous les soirs à la gare à la recherche de proie facile. L'annonce d'un hiver pluvieux et rude, leur fait davantage peur avec le noir qui domine dès 18 heures et le jour qui se lève à 8 heures, elles sollicitent une aide urgente par l'attribution de chambres universitaires où elles pourront étudier tranquillement sans ces déplacements quotidiens avec une peur bleue d'être sauvagement agressées, un de ces jours. Y aura-t-il un écho positif à l'appel lancé par ces malheureuses étudiantes qui ne peuvent plus continuer à étudier dans de si pénibles conditions ?