« Il ne faut pas exagérer la menace d'AQMI- Al Qaïda au Maghreb islamique-mais il ne faut pas l'ignorer non plus », a déclaré, mercredi 1er décembre sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, Kamel Rezzag-Bara, conseiller à la présidence de la République pour les questions de terrorisme. « Depuis 2003, la spécialité d'AQMI est la prise d'otages étrangers. Aujourd'hui, toute la zone, qui vivait de l'activité touristique, est isolée », a-t-il ajouté. Dans ce contexte, il est nécessaire, selon lui, de développer « dans les formes appropriées » des résolutions internationales plus contraignantes pour criminaliser le payement des rançons. « Payer les rançons est une forme de financement du terrorisme. Nos partenaires britanniques épousent parfaitement la même approche. Nous pensons que de plus en plus de partenaires vont adopter la même position. Plus vous payez les rançons, plus vous augmentez le risque d'autres prises d'otages. La prise d'otages est aujourd'hui la principale activité qui permet aux groupes terroriste d'avoir une visibilité sur le plan international », a-t-il noté. Kamel Rezzag-Bara a annoncé que des partenaires majeurs sur la scène internationale approuvent l'initiative algérienne de criminaliser le payement de rançons aux groupes terroristes en échange de la libération d'otages. D'après lui, il existe aujourd'hui des preuves concrètes de la jonction entre ces groupes terroristes et la grande criminalité dont la contrebande, le trafic de drogue dures et l'immigration illégale. « Les pays de la région ont la pleine capacité de maîtriser les réponses à donner à cette menace importante. Nous rejetons absolument toute tentative d'ingérence. Nous préférons un partenariat qui respecte la souveraineté des pays de la zone. Les pays de la région sont prêts à soutenir les initiatives algériennes », a relevé le conseiller du président Bouteflika. Pour lui, l'Algérie a un rôle central à jouer dans la coordination sous-régionale pour lutter contre la menace d'AQMI. Il a notamment rappelé l'installation du comité d'état-major des pays du Sahel saharien à Tamanrasset et la centrale d'échange d'informations à Alger. Kamel Rezzag-Bara s'exprimait depuis Londres où il se trouve en mission officielle. Sur place, Kamel Rezzag Bara a co-présidé la deuxième session du groupe de contact algéro-britannique sur la lutte contre-terroriste et les questions de sécurité -la première réunion a eu lieu en mars 2010 à Alger. « Il s'agit de se consulter, d'échanger des analyses périodiques sur la lutte contre le terrorisme transnational et sur le meilleur moyen de mutualiser nos efforts pour contrer cette menace globale », a-t-il précisé. « L'Algérie, qui a développé une connaissance approfondie de la nature du terrorisme de ses modes opératoires et de ses acteurs, a toujours estimé qu'aux côtés des questions sécuritaires et militaires, la priorité politique doit aussi être donnée à la lutte contre ce phénomène », a-t-il ajouté.