Dans le cadre des cérémonies du cinquantenaire de l'agression de l'armée française contre Sakiet Sidi Youssef, une conférence sera organisée ce mardi. Sakiet Sidi Youssef. Un nom qui résiste au temps. L'Algérie commémore cette année le cinquantième anniversaire des bombardements de la localité tunisienne de Sakiet. Les événements du 8 février 1958 resteront présents dans les esprits pour rappeler aux Algériens la barbarie de l'armée française au même titre que la solidarité des frères tunisiens. La célébration de cet événement sera notamment marquée par la conférence qu'organise ce mardi le centre de presse Mohamed Aberrahmani d'El Moudjahid portant sur «L'aspect juridique de l'agression française sur Sakiet Sidi Youssef». La conférence sera animée par Abdelmadjid Chikhi, directeur général des archives nationales. Chaque année, les deux peuples, algérien et tunisien, se remémorent les bombardements qui ont fait des dizaines de victimes parmi les villageois de Sakiet. Des activités et des manifestations sont organisées, en commun et séparément. Nos frères tunisiens ont été tout au long de la guerre de Libération solidaires de l'Armée de libération nationale. Nos combattants trouvaient refuge dans les régions tunisiennes proches des frontières. Les moudjahidine algériens accomplissaient leurs opérations militaires sur les terres algériennes pour se retirer ensuite sur les terres tunisiennes. Cette donne avait mis à mal la stratégie de l'armée française d'encerclement de l'ALN, ce qui détermina le gouvernement français à ordonner une opération militaire contre le territoire tunisien le 8 février 1958, opération qui a surtout fait des victimes civiles parmi les Tunisiens et les réfugiés algériens. Tout au long du mois de janvier 1958, l'armée française subissait des attaques de la part des éléments de l'ALN basés aux alentours du village de Sakiet située à 500 m de la frontière avec la zone de la Wilaya II historique, basée à Souk Ahras. Le 8 février, les soldats français sont passés à l'acte. Une vingtaine de bombardiers et de chasseurs français envahirent la région en un raid destructeur. «L'incident», terme employé à l'époque par le gouvernement français, a conduit à une crise diplomatique aiguë entre les deux Etats, la Tunisie et la France. Ces événements dévoilèrent l'acharnement de l'armée française à vouloir réprimer un peuple qui a déjà décidé de son destin en prenant les armes contre le colonialisme.