La visite de M. Ouadah dans la daïra de Mesra a duré plus de 12 heures, accompagné des différents directeurs de l'exécutif, le wali continue le travail entrepris depuis son installation à la tête de la capitale du Dahra avec la même dynamique et la même détermination. Après une première halte au célèbre mausolée de Sidi Bendehiba, où le wali a été accueilli par les élus et le chef de la daïra, le chef de l'exécutif n'a pas hésité à sermonner certains responsables et entrepreneurs sur la qualité des travaux, notamment au niveau de l'hôpital des 60 lits de Mesra que le wali a trouvé trop sombre et que l'utilisation de l'énergie artificielle coûte chère et constitue une dépense supplémentaire, voici d'ailleurs sa déclaration à l'entrepreneur : « on est quand même pas en Norvège, on est dans un pays qui a le soleil à longueur d'année alors qu'on en profite de cette énergie ». Le wali a aussi trouvé « malsain » de la part de responsables d'accepter certains travaux mal faits. Au niveau des 78 logements, le chef de l'exécutif était visiblement en colère contre le responsable du suivi des projets, la pose de la dalle de sol laissait à désirer, suite à cette remarque, le responsable concerné a proposé que le travail sera refait, mais là, le wali lui donne la réplique : « c'est vous que l'on devrait refaire et non pas le travail ! », dans la commune de Touahria, M. Ouddah a carrément refusé les travaux du nouveau CEM et a exhorté l'entrepreneur à refaire les travaux car c'est inconcevable de bâcler de cette manière et de se bourrer les poches au détriment de l'Etat, le wali a été clair : « La main d'œuvre qualifiée existe mais elle a un prix, il faut juste en payer le prix, qu'on arrête de nous duper ». Le message est clair et s'adresse à tous ceux qui se sont bien sucrés ces dernières années, et bien sûr toute la chaine de complicité qui existe au niveau de l'administration, apparemment ce temps est révolu et le wali va sévir et va démasquer tous les tricheurs. Dans la commune de Mansourah, des citoyens ont pris à parti le maire et l'ont accusé de certaines choses graves, un citoyen a même dit au wali que le P/APC lui a demandé la somme de 6 millions de centimes pour la régularisation d'un permis de construire, l'affaire est devant les tribunaux, les stigmates de la crise sont palpables et la confiance n'existe plus entre le maire et une partie de ces électeurs. Le point fort dans cette commune, a été la visite d'une forêt située sur les hauteurs de Mansourah où le wali et l'ensemble de la délégation ont planté des arbustes. Le wali a démontré tout son savoir faire dans ce domaine. Enfin, après une autre halte au douar «Slalaâ», où la délégation a pu apprécier l'hospitalité des gens de la région, en plus d'un couscous sous la « Kheïma », le wali n'a pas voulu repartir sans avoir écouté les doléances des jeunes de la région et a aussi tenu à leur parler. De même qu'il a donné une véritable leçon de morale aux jeunes et les a beaucoup sensibilisés sur leur avenir et leur a surtout demandé d'arrêter de compter sur l'Etat et de se tourner sur le travail de la terre qui leur garantit un avenir sûr, l'administration ne pourra jamais absorber tous le taux de chômage. Les jeunes ont écouté attentivement et ont même apprécié le discours. Ils avaient besoin qu'on leur parle, qu'on les écoute. Le premier responsable de la wilaya vient de désamorcer une véritable crise qui ne finissait plus entre les citoyens et les responsables locaux.