Au moment où les chantiers poussent comme des champignons à travers toute la wilaya de Tissemsilt douar khenig Enahar distant de quelque sept kilomètres du chef-lieu de la commune de Layoune reste totalement coupé du monde et se trouve malgré lui déconnecté du monde civilisé. Malgré les investissements colossaux lancés par les pouvoirs publics dans le cadre du développement local, ledit douar se trouve encore menacé de disparition et des familles entières n'ont pu coexister avec les conditions de vie encore lamentables et ne supportent pas de vivre loin du confort urbain. Finalement elles ont fini par quitter leur propre douar. Il faut dire que l'unique école, qui jadis rassemblait les élèves, du douar a fermé ses portes il y a de cela plusieurs années sous prétexte que le nombre des élèves est insuffisant et ce qui reste pour le moment de cette école ressemble à des ruines. Les actes de vols et de vandalisme ont eu raison en fin de compte. Une sentence apparemment très grave de conséquence, car elle a précipité l'exode de plusieurs familles vers les villages voisins dans l'espoir de voir les petits écoliers continuer leur scolarité. Ceux qui ont choisi de rester sont condamnés de parcourir quotidiennement plus de 15 kilomètres entre l'aller et le retour vers les communes de khemisti et laayoune à la recherche d'un savoir qui leur échappe. L'unique route qui les relie à la civilisation reste jusqu'à ces dernières années impraticables. Le projet de sa réhabilitation ne s'est encore pas concrétisé malgré les multiples promesses des autorités locales et les travaux engagés pour l'ouverture d'une piste ont été interrompus pour des raisons qui restent encore inconnues. Ces manquements et ces disfonctionnements ont rendu le dialogue pratiquement impossible avec les paysans pour les convaincre à rester dans leur douar pourtant ils ont affiché un grand amour à la terre et au douar. Autre phénomène relatif à l'exemple de cette famille qui a investi toutes ses économies dans la terre sans que cela ne lui procure l'épanouissement souhaité et édifiant. Dans une région où rien n'a été vu de ce développement prôné par les responsables, elle voit malheureusement ses rêves s'évaporer faute d'électricité qu'elle attend depuis plus de 30 ans sans que les responsables concernés ne daignent se pencher sur ce problème malgré une multitude de requêtes adressées dans ce sens. Le reste de ces habitants nous ont informé que ce douar, au passé glorieux, et les sept casemates qu'ils recelaient ne l'ont pas réellement aidé. Ce qui en reste ne représente pour eux qu'un enfer à ciel ouvert. Nos interlocuteurs nous ont informé que par le passé ce douar recelait d'énormes richesses mais qui n'étaient pas prises en considération pour aider un tant soit peu cette localité, sa terre fertile et son sol riche en matières premières comme l'argile, les carrières de pierres et les sablières. Certaines études, ajoutent-ils, ont confirmé que ces sablières peuvent être exploitées et rendre un grand besoin aux chantiers ouverts à travers la wilaya, sans pour cela oublier de parler de l'oued de Khenig-Enahar qui, faute de retenues collinaires, reste inexploité et des milliers de mètres cubes d'eau se déversent chaque année dans la nature. Au même moment les habitants et le cheptel sont ravitaillés par des citernes payées à raison de 1500 DA des villages limitrophes. De ce fait, les habitants souhaitent plus que jamais l'intervention urgente des autorités locales afin de mettre fin à leur calvaire qui dure depuis bien longtemps…