La dernière grève des 23 et 24 avril dernier décidée par les quatre syndicats autonomes CNAPEST, CLA, SATEF et SETE, ainsi que la rencontre en solitaire de l'UNPEF avec le ministre de l'Education le 26 avril ont mis à nu l'alliance entretenue au départ entre les cinq syndicats autonomes lors des deux grèves précédentes de l'année scolaire. L'action entreprise à Sétif le 8 mai dernier par le syndicat, preuve des capacités réelles de mobilisation dans le milieu des travailleurs du secteur de l'éducation, aura été la remise au wali de Sétif du message contenant les revendications professionnelles de l'UNPEF adressé au président de la République en prévision du sit-in national prévu demain lundi devant le palais du gouvernement. Si, pour les responsables locaux du bureau de l'UNPEF de Sétif, parmi les 22 000 enseignants recensés à travers la wilaya, les 25% affiliés au syndicat croient à la ligne de conduite de leur organisation et de plus se sentent « sécurisés » grâce notamment à l'action légale préconisée par leurs dirigeants, Mourad Chouguiet, membre du conseil national estime que « le dialogue marathon » entamé avec le ministre de l'Education risque de s'étaler dans le temps si l'on se réfère, selon lui, aux promesses de Benbouzid d'instituer une commission interministérielle chargée de l'étude de tous les dossiers présentés par l'UNPEF. Les revendications faites à la veille du sit-in national, en dehors de toute affiliation au mouvement de protestation intersyndical national, concerne la revalorisation des salaires des enseignants, la promulgation du statut particulier des travailleurs de l'éducation, la retraite à 100%, le respect du libre exercice syndical, l'annulation de la décision 158/94 qui concerne la gestion des œuvres sociales par l'UGTA et la revalorisation de la prime de rendement. Pour l'heure, les responsables de l'UNPEF croient que la tripartite ne représente guère le cadre idéal pour régler la revendication salariale des travailleurs de l'éducation. C'est la promulgation du statut particulier des enseignants qui demeure un objectif à atteindre, car il représente l'unique alternative à même de valoriser la fonction tant pour la réhabilitation du personnel en exercice que pour le recrutement de cadres qualifiés à l'avenir dans le cadre de la réforme du système scolaire. Cependant, selon les déclarations du membre du bureau national, aucune grève n'est attendue avant la fin de l'année scolaire « dans le souci d'assurer les conditions de quiétude des enseignants et par-delà la réussite du déroulement des examens de fin d'année ». A. B.