Un bras de fer oppose depuis plusieurs jours les habitants de la cité des Moudjahidine à un particulier concernant l'implantation d'un hôtel dans une cité résidentielle. En effet, dans une pétition signée par une cinquantaine de personnes et adressée au wali de Sétif, les habitants de la cité des Moudjahidine (excité Fiorini, lotissement du foyer des anciens combattants) située en plein centre-ville, s'opposent de manière énergique à la construction d'un hôtel R+8 dans leur cité résidentielle. Les riverains dénoncent la manière dont a été délivré le permis de construire qui est en totale contradiction et en violation des lois et textes en vigueur et des règlements d'urbanisme, notamment le décret exécutif n°91/175 du 28 mai 1991, définissant les règles générales d'aménagement d'urbanisme et de construction. L'affaire remonte au mois de février 2006, lorsque les services de l'APC de Sétif ont délivré un permis de construire, à un particulier, portant le n°55 du 15/02/2006 pour l'implantation et la réalisation d'un hôtel de type R+7 sur la façade principale et d'un R+8 sur la façade postérieure donnant sur une voie d'accès de 6,20 m, sur l'assiette d'une ancienne villa démolie d'une superficie de 334,7 m2. Or, selon les signataires de la pétition, le permis de construire est entaché d'irrégularités, comme l'absence de l'avis du représentant du ministère du Tourisme, l'institution la plus concernée par ce genre de réalisation, tel que lui confère la réglementation en vigueur, notamment la loi n° 01/09 du 06/01/1999 relative aux règlements de l'hôtellerie, et aussi l'avis ambiguë de la Protection civile, qui a émis un avis favorable uniquement à la vue des documents, donc sans aucune visite sur le site. Aussi, les contestataires ont tenu à démontrer à travers leur pétition que leur cité (la cité des Combattants) est classée en tant que zone d'habitat, selon le PDAU du 08/05/1991, toujours en vigueur, et qui définit les parties du territoire urbanisées à rénover, à réhabiliter et à protéger. Ainsi, la cité des Combattants fait partie de la zone ZH16, donc à caractère résidentiel, et que l'utilisation du sol dans cette zone n'est autorisée que pour les constructions à usage d'habitation et divers équipements d'accompagnement. Aux dernières nouvelles, le wali aurait ordonné l'envoi d'une commission d'enquête en vue afin d'éclaircir cette situation qui risque de prendre des proportions alarmantes. En attenant les résultats de la commission d'enquête, les riverains se disent décidés à aller jusqu'au bout pour défendre leur cité menacée par l'implantation de cet hôtel. “Nous ne voulons pas transformer notre cité en zone d'extension touristique”, ont tenu à conclure les contestataires. Imed Sellami