La manifestation économique et scientifique organisée par l'université de Sétif hier et aujourd'hui, et placée au départ sous une option de « colloque international sur les effets et retombées de l'accord d'association européen sur la petite et moyenne entreprise algérienne » a eu le mérite de prime abord d'interpeller les spécialistes du monde de l'économie afin de débattre sur l'évaluation de l'accord Algérie-UE entré en vigueur en septembre 2005, un programme visant l'instauration d'une zone de libre-échange portant sur les biens et services, les capitaux, les compétences et la main- d'œuvre et les entreprises avec ce qu'il implique en termes de libération des échanges commerciaux. Une opportunité aussi de mettre en valeur les incidences de l'accord d'association sur les secteurs économiques qui coïncide avec le programme MEDA de mise à niveau des PME qui en est à sa quatrième année mais qui n'a pas encore atteint les objectifs escomptés à Sétif. Les travaux des séminaristes organisés en ateliers ont tenté d'« explorer les possibilités futures quant au développement de l'économie algérienne et des économies maghrébines dans le cadre de la zone euro-maghrébine de libre-échange ». Cependant l'absence d'experts issus de ces pays qui s'étalent du Maroc jusqu'à l'Egypte, adhérant au programme européen, a grandement fait défaut à l'envergure de la manifestation économique qui traite du sujet de l'heure dans le domaine des pays de la rive Sud de la Méditerranée. L'expérience des économistes aurait orienté les débats vers « l'identification des acquis liés à l'application de l'accord et ses contraintes » en vue de dresser un tableau comparatif des similitudes qui participerait à dépasser les barrières politiques qui entravent la construction de l'entité économique maghrébine qui constitue, selon l'un des organisateurs du séminaire, le doyen de la faculté des sciences économiques, la condition sine qua non pour la concrétisation effective de l'accord d'association européen. Un thème majeur, qui aurait sollicité aussi la contribution des hommes politiques, pourtant invités à la manifestation par les organisateurs et dont l'absence n'a pas manqué d'être déplorée à l'occasion. Ni le wali ni les représentants des ministères concernés par le dossier de l'accord d'association européen n'ont marqué de leur présence l'événement, nous signale-t-on. « On comprend à présent pourquoi les privatisations n'avancent pas », a lancé un jour avant, à Sétif, lors de la clôture du séminaire national sur « les privatisations et leurs effets sur l'emploi et la GRH », le président de l'Association algérienne des ressources humaines, M. Menaa, face à l'absence du wali, du représentant du ministère (MPPI) ainsi que celle du représentant de l'UGTA, considérés comme les partenaires directs du dossier de privatisation. Une situation qui entrave la concrétisation des remarques portées concernant les préoccupations majeures inscrites sur le registre du développement durable et des perspectives économiques nationales. C'est ainsi que les rencontres scientifiques demeurent imprégnées du cachet théorique et obsolète propre à l'université algérienne, malgré l'engagement du nouveau système d'enseignement anglo-saxon (LMD) qui en est à sa deuxième année à Sétif, et dont le recteur a saisi l'opportunité d'engager un cadre de réflexion avec le monde de la production industrielle dans la région de Sétif sous forme de forum durable qui permettrait à l'université de s'ouvrir sur son environnement économique. Une initiative demeurée d'ailleurs au stade d' idée et dont les opérateurs économiques eux-mêmes, ignorent encore les mécanismes et les modalités pratiques de l'application de l'accord de partenariat local université-opérateurs économiques. Par Abdelhalim Benyelles