Dans le cadre de l'opération de lutte contre les crimes économiques, nombre d'affaires pourraient bien s'inscrire au programme de la session criminelle qui s'ouvrira le 25 novembre prochain au tribunal de Sétif. Il s'agirait essentiellement de détournement de deniers publics, de délits constatés lors des dernières auditions des cadres incriminés dans les affaires de la BNA et de l'ERIAD Sétif, notamment, où le parquet a ordonné plusieurs décisions de mise sous mandat de dépôt. Si, dans le cas de l'agence BNA de Sétif l'ex-directeur ainsi que trois cadres ont été inculpés par le juge d'instruction pour détournement de 9 milliards, les deux P-DG de l'ERIAD avaient subi le même sort quelques jours auparavant, en attendant le procès dans une affaire de 70 milliards de centimes constitués essentiellement de créances impayées datant de plusieurs années dans les unités des Bibans de Bordj Bou Arréridj, des Zibans de Biskra et de Fouara de Sétif. Cependant, certaines sources n'hésitent pas à avancer le chiffre d'un détournement de plus de 381 milliards accumulés sous forme de créances impayées conclues par les différents directeurs d'unités en complicité avec leurs P-DG et dont une partie des clients est en fuite. Une affaire dans laquelle d'autres cadres non encore entendus jusque-là pourraient bien être incriminés. Les deux autres affaires attendues concernent l'APC de Sétif et la CNAS accusées de détournement, de falsification de documents administratifs et de préjudices financiers et comptables. Cependant, une nouvelle affaire a surgi ces derniers jours et concerne un trafic entrepris entre les responsables de la CNAS et les pharmaciens de la région de Sétif et pourrait constituer un nouveau rebondissement au sein de l'administration de la Sécurité sociale incriminée par le passé dans des affaires de falsification de vignettes et de dossiers médicaux au profit de personnes fictives. Le cas de l'ENPC concerne l'enquête sur des transactions financières douteuses entre les responsables de l'entreprise publique du plastique et des fournisseurs étrangers, un dossier appelé communément « l'affaire des investissements des filiales Sofiplast/Sétif et Soexplast/Médéa ». Certains cadres pourraient être accusés de délits de favoritisme en faveur des soumissionnaires, de négociations douteuses de marchés ainsi que de complicités. Selon certains témoignages, les brigades de la gendarmerie nationale auraient à enquêter dans les tout prochains jours dans une affaire d'arnaque dont a été victime un groupe d'acquéreurs d'engins et camions de différents types auprès du concessionnaire national « ULTIPA ». Selon les plaignants, l'affaire remonterait au mois de juin dernier, date de dépôt des dossiers bancaires, où une somme de 11 milliards de centimes représentant l'apport personnel et le prêt bancaire aurait disparu dans la nature avec la dissolution de l'entité commerciale et le départ de son patron à l'étranger. A. B. La Tribune