En dépit des efforts consentis par le personnel soignant, faisant face à moult difficultés, la prise en charge des patients est plus qu'aléatoire. Certains consommables, des médicaments et des équipements indispensables aux opérations chirurgicales font le plus souvent défaut aux structures précitées. Le forfait des gynécologues qui perdure au niveau de la maternité et qui met en péril la vie des mamans qui affluent de différents coins des wilayas de Bordj Bou Arréridj, M'Sila, Sétif, Béjaïa et Mila, n'a toujours pas trouvé de solution. Et les patientes ainsi que leur famille se trouvent depuis des lustres sur des charbons ardents car tout accouchement est un acte périlleux. Pis encore, les gardes de nuit sont rarement assurées. Sur les 31 gardes du mois de juillet 2006, 20 n'ont pas été prises en charge par un spécialiste laissant des jeunes généralistes, seuls affronter les pires difficultés, sans assistance ni formation scientifique adéquate. Au mois d'août, l'on a dénombré 23 gardes vides. En septembre de l'année en cours, 10 permanences n'ont pas été assurées. Le mois suivant, les spécialistes pourtant réquisitionnés se sont inscrits aux abonnés absents à 20 reprises (nuits). Le jour, la situation est critique. Les patientes sont livrées à elles-mêmes. « Si une femme fait des complications, on ne sait quoi faire », nous dit sous le sceau de l'anonymat une sage-femme. « Le suivi au niveau des GHR (grossesse à haut risque) est inexistant d'autant que certaines malades sont atteintes de maladies chroniques », précise notre interlocutrice qui tient à exprimer le ras-le-bol de ses collègues faisant l'objet de critiques acerbes. L'approvisionnement en consommables est le casse-tête chinois des praticiens de la pédiatrie. Le 8 novembre 2006, l'alerte a été donnée à cause du sérum glucosé à 5%, sérum glucosé à 10%, sérum de réhydratation (SIR) et les abaisse-langues ayant en outre fait, le 2 décembres 2006, l'objet d'une autre correspondance (voir El Watan du dimanche 10 décembre 2006 N° 4888). Le scialytique de la 1re salle opératoire du service de chirurgie pédiatrique a « vacillé » durant des mois. Cette situation a engendré la suspension du programme opératoire. Cette décision a été prise le 28 octobre dernier. Dire que ce petit problème ayant été signalé à maintes reprises a perturbé le programme opératoire entamé le 2 septembre 2006. Les manques de gants (6, 5, 7) du fil de suture 5/OR et 2/OR, du consommable pour pansement des brûlés ont été signalés par les praticiens qui ne savent, dans de pareilles conditions de travail, où donner de la tête. Pis encore, la rupture des stocks au niveau de la pharmacie centrale du CHU a été exposée le 14 septembre 2006, lors du conseil scientifique. Treize écrits ont été à cet effet transmis du 24 juin au 24 septembre 2006 à la direction générale devant mettre le holà, car il y va de la vie de milliers de patients. Le personnel réclame, quant à lui, une commission d'enquête devant diagnostiquer tous les maux qui gangrènent le CHU et ses structures plongées dans le coma. Les élus qui entament la précampagne pour les futures échéances électorales tout comme les responsables concernés sont plus que jamais interpellés. Kamel Beniaiche