Située à 7 km à l'ouest de la capitale des hauts-plateaux, Aïn Arnat, chef-lieu de daïra où est implanté l'aéroport, vit mal. Sa proximité de Sétif a fait d'elle l'exutoire naturel de cette dernière, le trop-plein de l'activité routière d'importance nationale drainant un flux dense d'échanges, et ce, par le biais de la RN5. Cependant, Aïn Arnat, que d'aucuns qualifient de la vitrine Ouest de la wilaya, souffre de moult problèmes. L'état des routes communales est des plus préoccupants et l'APC, manquant terriblement de moyens humains, matériels et financiers, fait face, avec d'énormes difficultés, à l'entretien de plus de 50 km de route à sa charge. La voie urbaine est dans un état à la fois hideux et pitoyable. Dire que cette artère, qui est le passage obligé de milliers de voyageurs et d'engins, a besoin et en urgence d'un grand lifting. Tout comme la voie de Mahdia qui fait pitié. La municipalité n'employant que 185 agents, dont 45 inscrits au filet social et 40 autres en emploi de jeunes, ne peut, avec un tel effectif, améliorer le cadre de vie d'une population constituée de plus de 42 000 âmes. Les dix agents chargés du nettoiement de la cité délabrée en différents et nombreux endroits ne savent où donner de la tête. L'aménagement urbain du chef-lieu et de Mahdia, l'autre important centre de concentration d'une importante frange de la population, est le plus important casse-tête chinois de la cité. Pour M. Mehigueni, le P/APC, le volet est pris en charge par les pouvoirs publics ayant, dit-il, mis le paquet pour relooker Aïn Arnat qui ne reçoit, faut-il le rappeler, aucun centime de l'activité de l'aéroport qui tourne pourtant à plein régime : L'aménagement de l'artère principale, et pour lequel une enveloppe globale de 150 millions de dinars sera dégagée, est prévu. Le dossier est au niveau de la direction de l'urbanisme. « Le lancement des travaux est imminent », dira en préambule le P/APC qui enchaîne : « La réhabilitation de l'ancien village, et pour lequel 90 millions de dinars seront débloqués dans le cadre du POS ZA II, est programmée. Toutes les voies endommagées par les opérations d'assainissement seront bitumées, tout comme les routes des lotissements 81, 209, 109, 41, 282, 140, 150, 950 et 506 », précise le maire qui estime que la commune de Aïn Arnat est dans de nombreux secteurs bien lotie : « En matière de budget, le nôtre qui a été bouclé l'année écoulée à l'ordre de 76 678 140 de dinars, dont 56 millions de dinars représentent le produit de la fiscalité indirecte, est équilibré. Les 12% du prélèvement ont été injectés dans diverses opérations d'utilité publique… », souligne M. Mehigueni, n'ayant pas manqué de préciser que les différentes associations sportives, culturelles et sociales ont été subventionnées. Le P/APC n'a pas non plus oublié le volet habitat. La construction rurale, notamment. La commune ayant bénéficié, au titre du programme 2000/2005 et 2006/2009, d'une dotation de 130 aides dont 120 d'un montant de 500 000 DA, l'unité fait face à un grand déficit sachant que l'offre ne répond plus à la forte demande qui avoisine les 1000 dossiers. L'électrification des villages d'El Malha et douar Dababha, le raccordement au gaz naturel de Aïn Messaoud et Bouhira posent problèmes aux citoyens des centres précités. Qu'on le veuille ou non, Aïn Arnat vit mal : « Ni banlieue ni ville à part ». les contraintes spatiales au développement spatial de Sétif font considérer Aïn Arnat comme la zone d'extension naturelle et préférentielle du chef-lieu de la wilaya. Pour ce faire, la localité qui végète dans d'inextricables problèmes a besoin d'un ambitieux et grandiose projet devant faire d'elle la belle vitrine d'une région en devenir, et pour laquelle les pouvoirs publics ont injecté des milliards de dinars. En attendant des jours meilleurs, les citoyens de Aïn Arnat, Mahdia et des autres centres ont pour lot quotidien des routes en mauvais état et l'absence d'un cadre de vie digne de la banlieue des hautes pleines sétifiennes devant se tourner davantage vers les contrées proches et lointaines mises en veilleuses des décades durant. D'autant que les temps, faisant de la capitale des hauts-plateaux l'arbre cachant la forêt à l'abandon, sont révolus. Kamel Beniaiche