Nouveau pôle économique et commercial par excellence, doté de nombreux vestiges culturels et archéologiques, Sétif déjà réputée pour ses sources thermales doit désormais intégrer l'industrie touristique dans son schéma de développement durable. Le secteur du tourisme dans la wilaya de Sétif compte 36 hôtels, dont 12 classés, totalisant une capacité de 2 200 lits. Toutes ces infrastructures hôtelières appartiennent au secteur privé, hormis le complexe thermal de Guergour classé au 3e rang mondial pour la radioactivité de ses eaux et recommandé pour les affections rhumatologiques, dermatologiques, neurologiques et gynéco-obstétricales. L'hôtel El-Hidhab, qui appartenait à l'EGT Est, a été cédé il y a plus d'une année à un opérateur privé. Sétif, par sa position géographique et son intense activité économique, connaît une véritable mue dans le domaine touristique qui la propulsera vers des performances économiques appréciables compte tenu de l'envergure de la nouvelle dynamique d'investissement, concrètement perçue avec la nouvelle politique imprimée par les responsables du secteur. Au programme des investissements dans ce domaine, il est enregistré 9 projets de construction de complexes hôteliers et hôtels pour une capacité de 448 lits, avec un coût de 72 milliards de centimes et dont le taux de réalisation des travaux varie entre 5 et 70%. Dans le même contexte, 5 autres projets ont pu être relancés. Ils offriront 350 lits pour un investissement de 79 milliards de centimes. Dans le registre des intentions d'investissements dans l'hôtellerie pour les prochaines années, 54 demandes d'acquisition d'assiettes foncières sont déposées auprès du Calpi. Les dossiers relatifs sont en voie d'examen pour un ensemble de 5 144 lits. À Hammam Sokhna, un investisseur local a démarré les travaux de réalisation d'un complexe thermal qui s'étendra sur 6 700 m2, avec 720 lits et 100 emplois en plus d'un centre de loisirs et de détente. Le ministre du Tourisme, Noureddine Moussa, lors de sa récente visite à Sétif, a déclaré que l'Algérie recèle 200 sources thermales non exploitées, qu'il faudrait rentabiliser pour faire un créneau porteur. Il a également affirmé qu'“il faudrait encourager la privatisation du secteur touristique, notamment sur le plan de la gestion”. Sétif, qui n'est pas une région balnéaire, est bien placée pour être au cœur d'un tourisme d'affaires qui va accompagner sa vitalité économique et commerciale. Elle est appelée, avec ses nombreux sites touristiques (Djemila, Ikdjane, la capitale du royaume fatimide, et les sources thermales), à intégrer cette potentialité naturelle parmi les vecteurs socioéconomiques à promouvoir et à développer de façon spécifique. Les deux grandes stations balnéaires de Béjaïa et de Jijel font d'elle une étape incontournable lors du montage des différents produits circuits thématiques par les tour-opérateurs nationaux et étrangers. Farid Benabid