Les professionnels de l'industrie de la limonade de Bordj Bou Arreridj, Béjaïa, M'sila, Bouira et Sétif, se sont réunis au niveau de la Chambre de commerce et de l'industrie de la capitale des Hauts-Plateaux pour discuter de la qualité, de la déontologie et des problèmes rencontrés dans la profession en perpétuelle croissance. Initiée par l'association des producteurs algériens de boissons (APAB), la rencontre s'est distinguée par le niveau des interventions, qui n'ont pas occulté le moindre point relatif à la filière, laquelle emploie plus de 17 000 personnes. Produisant 13 millions d'hectolitres en 2003, la filière s'attend, pour l'année en cours, à plus de 18 millions d'hectolitres. Cette augmentation de la production se répercute inévitablement sur le chiffre d'affaires qui avoisinera, en 2007, les 42 milliards de dinars. Le volet du contrôle de la qualité a attiré l'attention des professionnels qui ont souhaité, en matière de sensibilisation et d'information sur les pratiques de contrôle d'hygiène, de la qualité et de respect des normes de production, plus d'initiatives au niveau de l'est du pays. De nombreuses sociétés, présentes à ce conclave, n'ont pas raté cette opportunité pour soulever la cruciale question du respect des règles de concurrence et de la lutte contre l'informel, qui n'a pas épargné ce secteur réclamant plus d'actions visant l'éradication de ce phénomène rien que pour atténuer, un tant soit peu, les effets pervers de la concurrence déloyale qui porte préjudice à la profession. Il convient de noter que des chefs d'entreprises se sont plaints d'une certaine inégalité dans le contrôle effectué par les services des fraudes. Une plus grande homogénéisation des opérations de vérification boosteraient, disent-ils, la compétitivité entre les différents intervenants. Dans le désir de mettre un terme aux pratiques douteuses de certains producteurs, certains présents, qui ont soulevé le volet du code de la bonne conduite, ont, le moins que l'on puisse dire, voulu briser un tabou. Ce point, s'apparentant à un mea-culpa, a fait l'objet d'un débat qui n'a pas manqué de mettre le doigt sur les attitudes douteuses de certains limonadiers. La moralisation de ces pratiques passe, disent-ils par l'élaboration d'un code de bonne conduite, la condition idoine devant réguler et assainir, le cas échéant, la filière qui cherche à travers des cycles de formation à améliorer et élever le niveau du personnel technique. L'idée de bénéficier des compétences et du savoir-faire des experts français est à l'étude. La concrétisation d'un tel projet se répercutera positivement sur la qualité d'un produit local n'ayant parfois rien à envier aux boissons des sociétés étrangères. Dans le même contexte, les présents ayant, en outre, mis l'accent sur la nécessité de doter les différentes unités de laboratoires d'analyses, ont touché du doigt un segment important dans le processus de production d'une boisson, très prisée par la famille algérienne, qui la considère, le plus souvent, comme un produit de substitution aux fruits, le plus souvent hors de portée des petites bourses. Bref, les limonadiers, qui n'ont pas oublié de parler de leur association à l'origine de cette prise de contact, ont tenu à mettre sur le tapis la question de changement de marque qui mériterait, selon certains intervenants, l'attention et un bien meilleur contrôle.