Bouclage des points d'accès, tirs de missiles destructeurs contre les populations et les bâtiments administratifs. Le peuple palestinien dans la bande de Ghaza subit une véritable opération punitive. Un châtiment collectif est infligé aux Palestiniens dans l'impunité générale. Le rapporteur spécial de l'ONU dénonce les crimes de guerre La bande de Ghaza, en plus d'être devenue une prison à ciel ouvert, subit le feu et la destruction de l'armée d'occupation. Le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits de l'Homme dans les territoires occupés, John Dugard, a dénoncé cette situation désastreuse. Il a accusé Israël de crimes de guerre qualifiés de lâches. Pour le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l'Homme à Genève, l'Etat hébreu s'adonne à un véritable châtiment collectif contre le peuple palestinien. « Les responsables d'actes aussi lâches se rendent coupables de graves crimes de guerre et doivent être poursuivis et sanctionnés », a estimé le responsable onusien. L'intervention israélienne à Ghaza a fait près de 40 morts dans les rangs palestiniens durant la semaine. Le rapporteur a particulièrement mis l'accent sur le tir de missiles contre un bâtiment administratif à proximité duquel une cérémonie de mariage était célébrée. Pour lui, l'armée israélienne « ne pouvait ignorer le risque de pertes humaines parmi les civils ». Dugard a estimé que les pays occidentaux, dont les Etats-Unis et les pays de l'Union européenne, pourtant engagés dans un processus de paix dit d'Annapolis, avaient expressément « une obligation à la fois légale et morale » de forcer l'Etat colonisateur à mettre fin à son coup de force sur Ghaza. Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU se réunira mercredi en session extraordinaire afin d'examiner la situation déliquescente dans les territoires occupés et cela après la demande des pays arabes et islamiques qui ont réuni 22 signatures sur les 47 pays membres du Conseil. Le bouclage total de la bande de Ghaza, imposé depuis jeudi par Israël, s'est traduit par une aggravation prévisible des conditions de vie. L'armée israélienne, sourde aux râles des suppliciés, a poursuivi ses opérations contre les Palestiniens, tuant deux membres du Hamas. L'approvisionnement en carburant, en produits alimentaires et en aide humanitaire est stoppé. Conséquence : c'est le désordre total. Les stations d'essence ne pouvaient plus fournir en carburant les générateurs qui fournissent l'électricité lors des coupures de courant. Les hôpitaux du territoire avaient également du mal à fonctionner. Le porte-parole du gouvernement du Hamas, tout en promettant que son mouvement ne plierait pas face à la répression, a appelé l'Egypte à ouvrir le point de passage de Rafah pour « faire entrer les produits de base ». La frontière de Rafah, entre le sud de la bande de Ghaza et l'Egypte, est bouclée. Le secrétaire général de l'ONU a exprimé son inquiétude et appelé à la fin de l'escalade qui pourrait signifier la mort dans l'œuf de la récente relance des « négociations de paix ». Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a condamné vivement les actions des autorités occupantes israéliennes tandis que l'Organisation de la conférence islamique (OCI) a appelé hier le Conseil de sécurité à intervenir pour secourir un peuple en danger.