Treize jours après la soirée inoubliable du stade Tchaker, les Verts reprennent leur bâton de pèlerin pour tenter de s'offrir un autre bain de jouvence. A quelques encablures des terres de Mandela, où elle avait trouvé refuge pour préparer son rendez-vous d'aujourd'hui, la troupe à Saâdane a fait le serment de ne plus rater la marche. Le 20 juin 2009 pourrait être un autre jour sacré dans l'histoire du football algérien. Comme il est possible que cette date s'inscrive parmi celles ayant jalonné la très longue traversée du désert de nos Fennecs. Chililabombwé, ville zambienne de la province de Copperbelt, accueille, cet après-midi (13h), le rendez-vous attendu par tout un peuple. Un match pas comme les autres, quoi qu'en disent les techniciens et les « beaux parleurs ». Les trois points du duel d'aujourd'hui pèseront tout le cuivre de l'ancien Bancroft. Saâdane le sait : un succès aujourd'hui au stade de la mort, Konkola pour les intimes, et c'est le retour assuré pour les Algériens en Afrique du sud dans 355 jours. Une affaire difficile, mais pas impossible à réaliser, par Ziani et ses coéquipiers qui, le 7 juin dernier, ont prouvé qu'ils ont franchi une autre dimension. Celle de ne compter que sur leurs qualités morales, physiques et techniques pour triompher d'adversaires de la taille des Pharaons et, pourquoi pas, des Chipolopolo dignes héritiers des Kenneth Kaunda 11 emmenés par Kalusha Bwalya. Un adversaire que l'Algérie n'a pas rencontré depuis belle lurette. Un adversaire qui rappelle, aux nostalgiques, de très beaux souvenirs mais qui demeure cet invité qui a longtemps constitué un morceau dur à cuire. Gagner à Chililabombwé devient impératif pour Djebbour et compagnie. Une victoire, et le ticket pour Johannesbourg serait dans la poche. Comment ? En jouant juste, et avec cœur. Comme savent le faire Belhadj, Matmour, Bezzaz et autre Gaouaoui en pareilles situations. C'est vrai que l'EN a un mal fou à négocier positivement ses sorties continentales. Le Konkola Stadium n'a rien à voir avec le Camp Nou de Barcelone, là où les Verts ont forcé au respect Messi et les génies de la sélection d'Argentine. C'est moins qu'un champ de patates qu'il faudrait fouler sans se briser le crâne, la cheville, ou perdre son sang et son temps. Le Zambie-Algérie de ce 20 Juin 2009 est vital car, derrière, l'Egypte en tenue de parade à l'occasion de la coupe des confédérations est en train de se refaire une santé morale. Le moindre faux pas des Algériens et le destin de Saâdane et de ses poulains en sera lié à leur dernier déplacement dans ses éliminatoires, en novembre prochain, au Cairo Stadium. Pour retourner en phase finale d'un mondial, l'Algérie n'a plus le droit à l'erreur. La victoire acquise de haute lutte face aux Pharaons, le 7 juin dernier à Blida, doit être bonifiée en terre zambienne. L'histoire retiendra que la dernière qualification des Verts en coupe du Monde (1986) est passée par une double victoire, le 13 juillet 1985 à Alger (buts de Bensaoula et Madjer) et à Lusaka, le 28 juillet, signée Tedj Bensaoula (0-1), puis une autre double victoire face à nos voisins de l'Est, la Tunisie (1-4 et 3-0). Qu'en sera-t-il 24 ans plus tard ?