a sélection algérienne de football, réduite à huit, ne disputera pas la troisième finale de Coupe d'Afrique des Nations de son histoire après sa défaite devant l'Egypte sur le score de 4 à 0 jeudi soir au stade national d'Ombaka à Benguela dans une demi-finale marquée par un arbitrage scandaleux du Béninois Koffi Codjia. Contre les doubles tenant du titre africain, les hommes de Rabah Saâdane ont été victimes de décisions arbitraires de l'homme en noir qui a tout fait pour déstabiliser et énerver les joueurs algériens, au grand bonheur de leur adversaire qui n'en demandait pas plus. Un penalty accordé et trois joueurs expulsés, et pas des moindres, Rafik Halliche, le meilleur défenseur algérien et révélation de ce tournoi, l'arrière Nadir Belhadj, en plus du gardien du but Faouzi Chaouchi, du jamais vu dans une demi-finale de la CAN. C'était tout simplement mission impossible pour les Algériens. Le sélectionneur national Rabah Saâdane, un habitué des stades africains, ne revenait pas à la fin de la partie du cauchemar vécu par son équipe lors de cette demi-finale. "Quand on sort trois joueurs clés de votre équipe gratuitement, c'est que cela était planifié d'avance. Le match a basculé à cause de l'arbitre, c'est claire. Il a, tout d'abord, ciblé notre meilleur défenseur Halliche. Après le penalty, on s'est remis à jouer pour égaliser, mais à huit il n'y avait plus de match. C'est regrettable. Jouer avec trois joueurs en moins, contre n'importe quel adversaire, le score est connu d'avance", a déclaré Rabah Saâdane. Les observateurs étrangers présents dans la tribune de presse du stade de Benguela ont été unanimes pour faire porter à l'arbitre de la rencontre la responsabilité de l'élimination de l'équipe algérienne. Pour le sélectionneur du Sultanat d'Oman, Claude Leroy, l'arbitre béninois a faussé la partie notamment avec l'expulsion injustifiée du défenseur Halliche. "Si les expulsions de Belhadj et du gardien Chaouchi sont justifiées, selon lui, il n'en n'est pas de même pour Halliche, notamment le premier carton jaune sorti pour une faute inexistante. C'est regrettable de gâcher une fête de football qui promettait beaucoup", a commenté le technicien français à l'issue de la rencontre. Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, d'habitude très réservé quand il s'agit de parler de l'arbitrage africain, est sorti cette fois de sa réserve. "Le résultat ne reflète nullement la physionomie de la rencontre. Exclure trois joueurs de la même équipe dans une demi-finale de Coupe d'Afrique, c'est du jamais vu à ce niveau de la compétition. Le mauvais arbitrage est responsable de la défaite de notre équipe. Cette défaite ne diminue en rien le bon parcours de la sélection algérienne dans cette Coupe d'Afrique", a-t-il affirmé. Les joueurs tristes mais pas abattus A la fin de la partie, les partenaires du capitaine Yazid Mansouri étaient tristes après l'élimination et très touchés par l'injustice de l'arbitre béninois qui les a provoqués durant quatre vingt dix minutes. "Le groupe voulait à tout prix passer en finale et rendre le peuple heureux, malheureusement on est victime d'un arbitrage scandaleux. Nous avons perdu mais il y a des circonstances atténuantes. Nous allons continuer à travailler et préparer le Mondial", a assuré le défenseur Belhadj. Pour son coéquipier Abdelkader Ghezzal, l'expulsion de Halliche en première période a été le tournant de cette demi-finale. "Avant son expulsion, le jeu était équilibré. Nous nous sommes créés deux belles opportunités de marquer, mais à huit c'est devenu mission impossible, c'est triste et rageant de perdre ainsi mais il ne faut surtout pas se décourager et continuer à travailler", a indiqué l'attaquant de Sienne. De son coté, le milieu du terrain Karim Ziani a estimé que commettre trois erreurs d'arbitrage à ce niveau de la compétition est inacceptable et scandaleux. "L'arbitre a commis trois erreurs, c'est trop à ce niveau de la compétition. Cependant, nous sommes loin d'être abattus", a-t-il dit. Certes, l'arbitre béninois a une grande part de responsabilité dans l'élimination des Verts en demi-finale mais elle n'explique pas à elle seule la défaite algérienne. Beaucoup de lacunes et d'insuffisances ont été relevées par les observateurs, notamment sur le plan de la préparation psychologique des joueurs qui nous ont habitués à mieux dans des matchs de ce type. "On va analyser la rencontre à tête reposée pour comprendre ce qui s'est passé. Cette Coupe d'Afrique va nous permettre de tirer beaucoup d'enseignements. Cela a été une grande expérience dans tous les domaines", a estimé Rabah Saâdane. Pour son adjoint Zoheir Djelloul, il y a beaucoup de choses à corriger sur le plan mental en vue de la prochaine Coupe du Monde. Une troisième place à prendre En attendant, les coéquipiers de Madjid Bougherra sont appelés à disputer samedi à Benguela le match du classement pour la troisième place du tournoi contre le Nigeria, un autre mondialiste. Un test sérieux pour les Verts en vue du Mondial sud africain en juin. Les joueurs algériens veulent à tout prix monter sur le podium de la 27e édition de la CAN pour oublier un tant soit peu la déception de la demi-finale. "Il y a une place sur le podium à prendre. Nous allons jouer à fond et avec sérieux cette rencontre pour terminer la compétition sur une note positive", a souligné le défenseur des Glasgow Rangers. Cette rencontre sera l'occasion pour le sélectionneur national de faire tourner son effectif, d'autant plus que trois joueurs clés seront suspendus pour ce match en plus des blessés. "On va faire tourner l'effectif et essayer de récupérer les blessés. Ce sera le sixième match que nous allons jouer dans cette compétition, c'est bénéfique pour l'équipe dans la perspective de la Coupe du Monde", a indiqué Saâdane. Pour le président de la FAF, l'objectif fixé à l'équipe dans ce tournoi a été largement atteint. Il reste, a-t-il dit, ce match de classement qu'il faut jouer pour gagner. (photo de l'article : El Khabar)