Principal partenaire des Américains dans le monde arabe, l'Egypte est au centre de toutes les attentions de la Maison Blanche. Washington s'est dit très préoccupé par manifestations anti-gouvernementales en Egypte et a appelé le Caire à respecter les droits des Egyptiens. La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton l'a invité vendredi soir à « faire tout ce qui est en son pouvoir pour réfréner les forces de l'ordre » et a réclamé des réformes « immédiates » ainsi l'ouverture des réseaux de la télécommunication et d'internet coupés depuis deux jours. La perte de la stabilité en Tunisie semble être acceptable pour Washington. Mais la situation est plus complexe avec le régime de Moubarak. Rappelons-nous que nous avons vécu ce mois-ci des manifestations pareilles en Tunisie qui a causé le départ de l'ex-président Ben Ali, sans que ca suscite autant d'inquiétudes de la part des Etats-Unis. Contrairement à la révolution Tunisie, la révolution égyptienne a dépassé ses frontières sur les plans politiques et économiques. En effet, les troubles qui se déroulent en Egypte incommodent soudain les investisseurs étrangers. La Bourse de New York a subi hier sa plus forte baisse depuis 16 novembre dernier. Selon l'agence AOF, les marchés actions américains évoluent depuis ce vendredi en net recul à la mi-séance après la publication de chiffres moins bons que prévu sur le front du PIB des Etats-Unis. Dans ce contexte, le dollar se raffermit face à l'euro : la devise européenne cote 1,3631 face au Dollar américain. Les indices Dow Jones et Nasdaq se replient respectivement de 0,67% à 11 909,30 points et de 1,56% à 2 712,04 points ce vendredi vers 17h30. Par ailleurs, l'Egypte partage des frontières avec Israël. Il reste l'un des acteurs clés du processus de paix au Proche-Orient. La chute du régime de Moubarek court un risque pour la Maison Blanche de voir une percée de groupes très anti-américains comme les Frères musulmans. Cette inquiétude américaine est-elle liée au respect de la liberté d'expression des peuples ? Ou ce n'est juste pour protéger les intérêts américains et israéliens en Moyen Orient ? Pourquoi on n'a pas vu une telle inquiétude lors de la révolution du Jasmin en Tunisie ? Deux pays presque voisins, deux discours radicalement différents ! La parole est à vous !