En ce début de Décembre 2011, toutes les familles qui ont des oliviers, ici à Lemroudj et partout à travers la commune Draa Kébila, ont entamé la cueillette et le ramassage des olives. En effet, le ramassage des olives a commencé il y a environ une vingtaine de jours, notamment dans les régions exposées au soleil. Chaque matin, hommes et femmes investissent les champs, munis de gaules, de toiles, de sacs, de corbeilles ou bidons et surtout de nourriture et d'eau pour toute la journée. Les enfants scolarisés y contribuent vendredi et samedi en attendant les vacances qui s'annoncent dans deux semaines environ. Arrivés sur les lieux de la cueillette des olives, surtout lorsqu'il fait froid, on commence par allumer un grand feu avec les branches taillées la veille, afin de se chauffer avant de se mettre à l'œuvre. Généralement les hommes s'affairent à faire tomber les olives parterre à l'aide d'une gaule ou avec leurs mains et les femmes et les enfants procèdent au ramassage. Ces dernières années, on fait tomber les olives sur une toile étalée sous l'olivier et une fois toutes les olives tombées, on plie la toile et on récupère le contenu. Puis on procède manuellement à la séparation des olives des feuilles et branches qui sont tombées sur la toile. Cette façon de faire, quoique très simple, permet de réduire sensiblement le temps nécessaire au ramassage des olives et évitent aux agriculteurs des pertes surtout lorsque le relief est très accidenté. Il faut faire remarquer que la période de ramassage des olives se situe au début de chaque hiver avec tous ces aléas, mais elle procure aux habitants de nos campagnes une occupation d'intérêt économique et leur permet de passer d'agréables moments en plein champs surtout lorsqu'il y a du soleil et qu'il fait relativement doux. Après avoir terminé le ramassage des olives, chaque propriétaire prend attache avec l'huilerie la plus proche afin de faire procéder au pressage. Cette phase se prépare avec soins. On met les olives dans des sacs de toile qu'on ferme à l'aide d'un fil. Les sacs sont embarqués sur un camion et on se dirige vers l'huilerie tous contents de terminer cette besogne à la fois relativement contraignante et agréable. On est aussi content d'avoir suffisamment d'huile pour couvrir ses besoins durant une année, voire même vendre le surplus et se procurer un peu d'argent qui servira à financer les travaux de taille des oliviers et du retournement de la terre afin de garantir une bonne récolte pour l'année qui suit. Généralement, le pressage des olives se fait en présence des propriétaires parfois accompagnés de leurs enfants curieux de savoir comment on obtient de l'huile d'olives. Une fois le pressage terminé, les frais induits par cette opération finale sont payés en nature ou en argent ; dans le premier cas, le propriétaire de l'huilerie retient 1/10 de la quantité d'huile obtenue ; dans le second cas, l'agriculteur verse une somme d'argent et récupère la totalité de sa récolte d'huile. Pour rappel, l'olivier dont la culture en Algérie remonte au 4e millénaire avant JC est très répandue en Kabylie et s'adapte très bien au climat et au relief de notre commune qui est essentiellement à vocation arboricole. Il est vrai que beaucoup d'oliviers sont vieux, certains d'entre eux ont plus d'un siècle ; si l'on ne procède pas à des opérations de rajeunissement, leur production serait constamment en régression jusqu'à leur extinction. Depuis environ une dizaine d'années, on assiste également à la plantation d'oliviers un peu partout même dans les zones arides telles que les régions d'El Oued et de Ghardia où les premiers résultats sont semble-t-il prometteurs. Enfin, l'olivier est l'arbre dont la durée de vie se compte en siècles ; il est spécifique au bassin méditerranéen comme le figuier d'ailleurs.