Décidément, la conduite des petites voitures, appelées communément « Herbine », est en passe de devenir un véritable calvaire pour les Sétifiens, pour cause de la vitesse excessive avec laquelle roulent ces engins « made in China », engendrant drames et malheur. Herbine est le nom que l'on donne, en effet, à ce genre de camionnette de transport de marchandise dont la plupart appartiennent à des jeunes qui les ont acquis dans le cadre de la formule « ANSEJ ». Alors que ces derniers, presque en totalité, conduisaient, dans un passé récent et de la manière la plus agressive, des motos bruyantes de type Peugeot 103, sans aucun respect pour le code de la route, grillant en toutes circonstances les feux tricolores ou le feu-stop et circulant en sens inverse ou sur les trottoirs. Encouragés par cette impunité, les conducteurs des « Herbine » en font tout autant, devenant, par conséquent, un danger public pour les passants, et ce, aussi bien à Sétif (chef-lieu) qu'à Aïn Oulmane, El Eulma, Ain Azel ou Bougaâ… Le citoyen est outré de constater que ces gens là font de plus en plus la loi sur la voie publique sans être inquiétés. D'ailleurs, il ne se passe pas un jour sans que l'on signale des accidents où sont impliqués ces énergumènes qui créent la frayeur dans les différents coins de la ville, sous les yeux de policiers indifférents. Pour ne citer que celui qui s'est produit près du centre de santé de la cité des 1014 logements, quand le chauffard, lancé à pleine vitesse et grillant le feu rouge, s'est renversé tout en se traînant sur près de 40m après avoir tenté d'éviter un mini-bus venant en face. Fort heureusement, aucun piéton ne s'était trouvé à cet instant sur sa trajectoire. Mais le cas enregistré la semaine passée a été le plus dramatique, car il concerne une jeune fille, Ouafa (16 ans) laquelle, traversant le passage piétons au niveau du rondpoint de « Lechbouna », à la cité Hachemi, était loin de se douter qu'un chauffard inconscient allait la faucher puis la traîner sur une distance de près de 100 m accrochée à la voiture. Les gens sur place, notamment ceux sortant de la mosquée, ont essayé de l'arrêter en faisant des gestes de la main, en klaxonnant et en lui lançant des poubelles, en vain. Et il aura fallu qu'une voiture lui bloque carrément la route pour qu'il daigne s'arrêter enfin et constater les dégâts qu'il vient de causer. Sur le certificat médical du service de médecine légale prescrivant à la victime un mois de congé, on pouvait lire, entre autres, fracture de la clavicule droite, multiples ecchymoses et plusieurs plaies suturées sur diverses parties du corps. La jeune Ouafa, qui devait passer son BEM cette année, se trouve toujours dans un état critique, d'où la détermination de la famille, toujours en état de choc, d'aller au bout de son action pour que justice soit faite et pour que ces énergumènes cessent à jamais de bénéficier de l'impunité. Par ailleurs, il reste à souligner que le Boulevard de l'ALN, longeant les sièges de la Wilaya, du secteur militaire et de la daïra, se transforme presque quotidiennement, en fin d'après-midi, en un véritable circuit de cyclo-cross où les conducteurs de bolides à deux roues s'adonnent à des exhibitions tout aussi spectaculaires que dangereuses. Alors à quand la fin du cauchemar ? Jeune Indépendant