Emouvante cérémonie de recueillement hier au cimetière d'El-Alia. La commémoration du 20e anniversaire de la disparition tragique du défunt président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), Ferhat Abbas, s'est déroulée en présence de membres de la famille du défunt et de plusieurs de ses compagnons. Après le dépôt d'une gerbe de fleurs et la récitation de la Fatiha, M. Abdelkrim Hassani, compagnon du regretté Ferhat Abbas, a rendu un vibrant hommage au disparu, le qualifiant d'“homme de vision” aux qualités avérées, qui “mettait l'intérêt du peuple algérien au-dessus de toute autre considération”. M. Mahmoud Hakimi, un des proches compagnons du regretté, a pour sa part qualifié le défunt d'“authentique homme d'Etat” et de “vrai démocrate”, qui était “toujours près des citoyens”. Il a considéré la présence d'une foule nombreuse à cette cérémonie comme “une reconnaissance et un signe de gratitude” envers un des “leaders avérés” du mouvement national. Le neveu du défunt, M. Nassim Abbas, s'est dit de son côté “particulièrement ému” de commémorer cette date avec l'ensemble de la famille et des compagnons du regretté Ferhat Abbas, dont certains, a-t-il souligné, “malgré leur âge n'ont pas hésité à faire de longs trajets pour assister à cette cérémonie”. Selon un proche de la famille, une association baptisée fondation Ferhat-Abbas verra le jour en mai prochain. Elle aura pour mission essentielle de faire connaître les idéaux que défendait le regretté Ferhat Abbas. Né le 24 octobre 1899 à Jijel dans une famille paysanne et nombreuse de douze enfants, il fit ses études primaires dans la même ville, secondaires à Skikda et opta pour la branche pharmacie dans son cycle d'études supérieures. Abbas sera contacté en son domicile par Abane Ramdane et Amar Ouamrane le 26 mai 1955. Il rallie le FLN dès l'automne 1955 et gagne Le Caire le 22 avril 1956, puis la Suisse et le Maroc avant de se fixer à Tunis. Membre titulaire du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) dès le Congrès de la Soummam (20 août 1956), il entre au Comité de coordination et d'exécution (CCE) de la révolution en août 1957 et préside le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) de septembre 1958 à août 1961. C'est sous son gouvernement qu' est entamée la première phase des négociations algéro-françaises portant sur l'abolition du statut colonial de l'Algérie et la satisfaction du droit du peuple algérien à l'autodétermination et à l'indépendance. Il décède le 24 décembre 1985. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, tels que Autopsie d'une guerre, L'Indépendance confisquée et La Nuit coloniale.