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Omar Mokhtar Chaalal : L'enfant de Béni Ourtilène le militant de la liberté
Publié dans Sétif Info le 15 - 01 - 2013

Omar Mokhtar Chaalal est auteur et écrivain, poète et homme de théâtre. Il est né le 13 février 1946 à Sétif. Il a consacré une partie de sa vie à l'enfance et à la jeunesse en difficulté. Mokhtar Chaalal a eu à diriger l'Institut de formation professionnelle, puis la maison de la culture de Sétif. Il a collaboré au journal Alger Républicain et a écrit pour le compte de l'ENTV un film documentaire intitulé Kateb Yacine, l'homme des certitudes, poète des opprimés.
Omar Mokhtar Chaalal, j'écris son nom et me pose déjà la question de savoir par quoi devrais-je commencer pour relater le visage et l'autre visage de cet enfant de Sétif qui porte encore les séquelles d'une enfance mouvementée, bouleversée par les signes d'un temps noyé tout à la fois dans de lointains souvenirs, plus que jamais vivaces dans la mémoire, de cet homme de culture, écrivain et poète qui a su, de longues années durant, porter au bout de la plume les souffrances d'un peuple dans le recouvrement d'une liberté spoliée et dans ce long cheminement de l'histoire, mettre en symbiose le sacrifice de Bouzid et le combat de Yacine, quittant à peine les sentiers de son enfance pour s'en aller, à la fleur de sa jeunesse, se jeter dans la vague sanglante de Mai à Sétif.
« Chaalal » tout court, comme on se plaît à l'appeler depuis toujours dans la cité de Aïn El Fouara, est avec Nordine Abba, Hacene Belkhired, Ahmed Benmaiza, Abdelhamid Benzine, l'enfant de Béni Ourtilène pour ne citer que ceux-là, un de ces hommes qui ont su graver par le verbe tranchant mille et une facettes d'une région qui a produit tant d'hommes, d'une culture plus que jamais engagée, s'inspirant des richesses d'un terroir fécond porté par des valeurs ancestrales, que cet écrivain et poète à su porter au grand jour dans ses multiples recueils.
Né par un 13 fevrier de l'année 1946 à Sétif, qu' il s'est toujours plu à me conter, Omar Mokhtar Chaalal évoque cette baignade d'enfance volée dans un des bassins de Aïn Fouara, le temps d'un somme du gardien, au cœur d'un mois d'août aussi chaud que le rêve d'un enfant, que continue de bercer l'écho sublime d'un « sraoui » mille fois narré dans « une généreuse poésie où le verbe acéré se conjugue à la tendresse des mots ».
Sur l'autre facette de ses recueils puisés à l'encre de ses souffrances, sa fierté et ses lointains souvenirs, Omar Mokhtar Chaalal est aussi cette jeunesse tantôt caressée par les vents d'été qui faisaient plier les champs dessinés aux couleurs de « guemh el beliouni » ou Mohamed El Bachir, cette espèce céréalière qui confère plus de noblesse à l'épi d'or, à la force et la tendresse d'hommes et de femmes courbés sur les sillons arrosés du sang des martyrs de Mai, de Novembre, d'un combat sans fin pour la liberté.
A peine secoué et le voici aussi s'enfonçant dans de lointains regards qui l'envahissent déjà à l'ombre des platanes centenaires de Aïn Fouara, à quelques encablures d'une enfance jusqu'aux tripes, partagée avec l'ami et ce frère portant sans cesse le cœur sur la main, défiant la mort jusqu'à son dernier soupir et nous quittant comme à son habitude, sans faire de bruit, un petit sourire au coin des lèvres : Abdelkader ou tout simplement « Kader » nous quitta sans partir, depuis toujours ancré dans la mémoire éternelle de son frère Omar, de ses proches et tous ceux qu'il saluait à bras tendus de la vitre baissée de sa camionnette.
Comment dans ce flot de souvenirs ne pas évoquer aussi l'homme de théâtre que fut Omar Mokhtar Chaalal, s'évadant de ses espaces professionnels pour s'en aller faire résonner sur les planches d'un théâtre, bien spacieux par les temps qui courraient, bien des messages forts lancés alors par de jeunes lycéens qui mettaient l'art et la manière pour jouer dans leur authenticité El Alem Rah Methaouel. Chaalal qui mettait à profit de tels moments pour ne pas oublier et rendre l'ame à ces œuvres sublimes de Hacene Belkhired, Ahmed Benmaiza ou bien d'autres avertis du quatrième art desquels il n'a jamais cessé de s'en inspirer.
L'auteur de Talghouda, ce tubercule comme il le dit pratiquement indigeste, que même les animaux refusaient de consommer et que nos aînés allaient arracher au creux de leur misère pour ne pas mourir de faim, symbolise par ailleurs bien l'hommage que Omar Mokhtar Chaalal rend à Abdelhamid Benzine et son parcours politique au PPA, puis au Parti communiste algérien, son séjour en France avant son retour en Algérie pour y travailler comme docker le temps de rejoindre la rédaction du journal Algérie Républicain, que connaît bien aussi Omar pour y avoir tant écrit.
Bien avant le 28 octobre 1989, alors que nous quittait une des grandes figures de la littérature algérienne, il me revient à la mémoire cette image de Kateb Yacine, envahissant soudainement les espaces de l'IFP de Sétif, implanté au tout début dans les locaux de l'ancienne prison de Sétif et demandant à Omar Mokhtar Chaalal, son ami de tous les temps mais aussi chef de cet établissement, de lui faire visiter avant tout les cellules de cet établissement pénitencier, si elles étaient encore en l'état. Dans ce couloir enténébré qui se resserre au fur et à mesure, Yacine pénètre dans l'une d'elles et ne dit plus rien, voguant subitement dans le flot douloureux de souvenirs qui l'envahissent, « caressant » de ses mains ces murs glacés et revenant à la lumière d'un jour pour s'en aller redécouvrir ensuite oued Bousselem. Il s'allonge un moment en bordure de cette rivière et se laissa emporter par le ruissellement des eaux avant de succomber soudainement dans un sommeil profond. Omar Mokhtar Chaalal hésita alors à le réveiller puis le fit : Yacine releva la tête jusque-là posée sur sa main et répliqua : « Mon Dieu, comme l'eau peut nous emporter aussi loin. »
Loin de sa plume Omar, c'est aussi le football en salle aux côtés ou face à son autre ami « Hamid », comme il aimait bien l'appeler. Kermali dont il supporte difficilement aujourd'hui l'état de santé, secoué par deux fois déjà par ces « charognards » de l'into,x et me joignant la nuit pour me demander si c'était vrai avant de me rappeler plus tard comme pour me soulager et me dire de ne pas y croire. C'est là deux ou trois choses que je sais de Omar qui font le quotidien de quelqu'un qui est resté attaché à ses racines, son amitié débordante pour ceux qu'il a aimés et appréciés, entre autres cet autre Sétifien de parcours, le regretté Lakhdar Derradji. Omar Mokhtar Chaalal, celui qui a écrit un jour dans un poème du sang et de la liberté : « La mémoire déambule et se fige... C'est le regard avide des enfants de dix ans, mille facettes brisées se cristallisant, dans le souvenir mille fois narré par les vieilles, aujourd'hui aux peaux desséchées... » Juste hommage à Mai du sang et de l'espoir, à Bouzid Saal, c'était la fin des illusions françaises.


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