Les mandataires éprouvent les pires difficultés à écouler leurs marchandises à cause d'une baisseremarquable de la demande au 5e jour du mois sacré. Après l'euphorie qui a marqué la veille du mois de Ramadhan, les mandataires du marché de gros des fruits et légumes de Bougara éprouvent, ces jours-ci, les pires difficultés à écouler leurs marchandises. Cette désavantageuse nouvelle donne est essentiellement due à une baisse remarquable de la demande au 5e jour du mois sacré. Les consommateurs ont, comme à l'accoutumée, cédé à la frénésie avant le mois de jeûne, et ont constitué des stocks de marchandises chez eux. Le but recherché étant d'éviter toute hausse des prix, très fréquente à cette période de l'année. Cette réaction, du reste légitime, de la part des citoyens, n'a, toutefois, pas été sans conséquences sur le marché national. Les mandataires sont, de ce fait, contraints de stocker leurs produits, déplorant ainsi chez le citoyen cette tendance à acquérir de grandes quantités de légumes au début de Ramadhan avant que la demande ne connaisse une baisse sévère quelques jours plus tard. L'on enregistre, par conséquent, un surplus de production conjuguée à une baisse de la demande. D'où la nécessité de créer des marchés de gros à même d'absorber les quantités de fruits et légumes produites en Algérie. C'est ce qu'envisage de faire, d'ailleurs, le ministre de l'Agriculture, Abdelouahab Nouri, qui estime que le volet de "commercialisation devrait bénéficier de la même attention que celui de la production". Pour sa part, le ministre du Commerce, Amara Benyounès, qui a effectué en sa compagnie, une visite de travail à Alger et Blida, reste convaincu que l'absence de la grande distribution notamment pour les produits de large consommation est le principal problème du commerce en Algérie. "Le problème numéro 1 du commerce en Algérie, c'est l'absence de la grande distribution. Il faut absolument que nous arrivions à l'organiser", a précisé M. Benyounès dans une déclaration à la presse à l'issue de la visite. Il a plaidé pour la réalisation de beaucoup d'hypermarchés et de marchés de gros à travers le territoire national. Vers la création d'un lien organisationnel entre les marchés de gros et de détail "C'est avec les hypermarchés et les marchés de gros que nous pouvons réguler le marché du détail et aussi jouer sur l'inflation. Car, la faiblesse de la grande distribution est une des sources de l'inflation dans notre pays", a expliqué M. Benyounès, rappelant que huit marchés de gros sont en cours de réalisation dans plusieurs wilayas. Interrogé sur l'indisponibilité ces derniers jours du lait en sachets d'un litre dans les magasins, le ministre du Commerce a reconnu que "quelques petits problèmes dans certains quartiers persistent encore, mais, en général, il y a une disponibilité satisfaisante du lait à travers tout le territoire national". Plus explicite, M. Nouri renvoie ces perturbations éventuellement aux quantités jugées insuffisantes de lait en poudre fournies aux laiteries. "Ces quantités doivent être multipliées afin de permettre à ces unités de production de faire face aux besoins", a indiqué le ministre de l'Agriculture à Boufarik au siège de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil). Il a instruit les responsables de cet organisme de faire le nécessaire pour que le marché soit régulièrement alimenté en lait. "Je ne veux plus entendre parler de crise de lait", a-t-il lancé à ces cadres. Par ailleurs, les deux ministres avouent que les produits de large consommation sont largement disponibles dans les marchés et que les prix ont "beaucoup" baissé par rapport au début du Ramadhan, entamé dimanche en Algérie, et la semaine qui l'a précédé. Selon les mandataires, les prix des fruits et légumes ont connu une baisse relative comparativement aux journées précédentes au marché de gros de Bougara. Les carottes sont affichées à 50 DA/kg, contre 70 DA il y a quelques jours, les courgettes à 60 DA au lieu de 100 DA, alors que les oignons sont cédés à 15 DA/kg. Concernant la hausse des prix de ces produits dans les marchés de détail, M. Nouri a souligné que son département et celui du Commerce "œuvrent, actuellement, pour trouver un lien d'organisation entre les marchés de gros et de détail".