Sinopec, qui va reprendre une filiale du p?trolier russo-britannique TNK-BP, est le premier groupe chinois ? prendre pied dans le secteur p?trolier russe alors que P?kin cherche de l?or noir aux quatre coins du globe pour satisfaire les besoins croissants de son ?conomie. TNK-BP, 2?me producteur russe de p?trole, a annonc? hier la vente de sa filiale Udmurtneft au chinois Sinopec (China Petroleum and Chemical Corporation), n?2 semi-public du p?trole chinois, pr?cisant que le contrat final restait ? signer. Le montant de la transaction n?a pas ?t? pr?cis?, mais Robert Dudley, le pr?sident de TNK-BP, avait ?valu? en avril la valeur de cette filiale ? plus de trois milliards de dollars. Selon une source cit?e par l?agence Interfax, Sinopec aurait conclu une alliance avec la compagnie publique russe Rosneft pour cette op?ration. Une dizaine de compagnies russes et ?trang?res avaient montr? de l?int?r?t pour cette filiale qui exploite 26 gisements en Oudmourtie (centre de la Russie), produit 115.000 barils par jour et dispose de r?serves estim?es ? 550 millions de barils. Gazprom, l?outsider Parmi les pr?tendants, le g?ant gazier russe Gazprom avait ?t? accus? par la presse russe de faire pression sur TNK-BP pour d?crocher cette filiale ? bas prix (moins de 2,5 milliards de dollars), le russo-britannique cherchant de son c?t? ? obtenir du gazier la construction d?une conduite pour ?vacuer le gaz de son gisement de Kovykta en Sib?rie orientale. Cette acquisition par le p?trolier chinois est un ??v?nement positif, qui marque l?arriv?e d?un nouvel investisseur ?tranger important dans le secteur des hydrocarbures russes?. En 2002, le p?trolier chinois CNPC qui voulait concourir ? la privatisation du groupe russe Slavneft avait d? renoncer ? se porter candidat, apr?s de vives protestations de la classe politique russe. Le dragon se r?veille Deuxi?me consommateur de p?trole du monde, la Chine cherche activement ? acqu?rir des actifs p?troliers sur tous les continents pour nourrir sa croissance ?conomique. La consommation nationale chinoise, qui a atteint 6,4 millions de barils par jour en 2005, devrait cro?tre de 6% cette ann?e. Les efforts de P?kin pour acc?der au p?trole russe avaient jusqu?? pr?sent ?t? vains. Le rapprochement politique entre Moscou et P?kin a chang?, cependant, la donne et le pr?sident Poutine a sugg?r? ? plusieurs reprises que P?kin pourrait bient?t entrer dans le secteur p?trolier russe. Une diplomatie p?troli?re percutante La Chine a d?j? obtenu un acc?s au p?trole kazakh. P?kin, qui importe 45% de sa consommation de brut, m?ne aussi une tr?s active diplomatie p?troli?re en Afrique, au Moyen Orient et en Am?rique du Sud. La Chine a acquis cette ann?e une s?rie de gisements au Nigeria, premier producteur de brut d?Afrique, et est ?galement pr?sente au Soudan, au Niger, au Tchad, en Alg?rie, en Mauritanie et en Angola. La visite du pr?sident chinois en Arabie saoudite, en avril dernier, a ?t? l?occasion de renforcer la coop?ration chinoise avec le premier producteur de brut mondial. En Am?rique latine, P?kin a pris pied dans le p?trole en Equateur, en Bolivie et au Venezuela, o? le gouvernement de Hugo Chavez, b?te noire de Washington, s?est fix? en 2005 comme objectif d?assurer entre 15 et 20% des importations chinoises de p?trole.