La tol?rance religieuse et intellectuelle varie selon divers degr?s et ?chelons. L??chelon le plus bas consiste ? laisser les gens qui ne pensent pas comme soi libres de leur religion et de leurs convictions, en s?interdisant de les contraindre par la force ? suivre sa religion ou son ?cole de pens?e et, s?ils venaient ? refuser, ? les condamner ? la mort, ? la torture, ? l?expropriation, ? l?exil ou ? tout autre type de sanctions ou de pers?cutions que les gens sectaires imposent ? ceux qui ont des convictions diff?rentes des leurs. On leur laisse donc la libert? de conviction. L??chelon interm?diaire consiste ? laisser ? autrui la libert? religieuse sans exiger de lui d?abandonner une pratique qu?il consid?re comme obligatoire, ni de faire une chose qu?il consid?re illicite. Ainsi si le juif croit qu?il lui est illicite de travailler le jour du sabbat, il n?est pas acceptable de lui assigner une t?che ce jour-l?, car en s?y attelant, il aura le sentiment de transgresser sa religion. De m?me, si le chr?tien croit qu?il doit se rendre ? l??glise le dimanche, il ne doit pas en ?tre emp?ch?. L??chelon situ? au-dessus de cet ?chelon interm?diaire consiste ? ne pas imposer de restrictions ? autrui concernant les choses consid?r?es comme licites par leurs religions, quand bien m?me elles seraient illicites dans notre religion. Telle fut l?attitude des musulmans avec les dhimmis, atteignant ainsi le degr? sup?rieur de la tol?rance. Ils s?engag?rent en effet vis-?-vis des choses que le non-musulman consid?re comme licites selon sa religion. Ils lui donn?rent toute latitude ? cet ?gard et ne lui impos?rent aucune interdiction ni prohibition. Ils auraient pu tout aussi bien interdire tout cela par respect ? la l?gislation de l??tat et ? sa religion sans se soucier de sectarisme peu ou prou. Et pour cause, les choses rendues licites par une religion ne sont pas n?cessairement des obligations pour ses adeptes. Par exemple, si le zoroastrien est autoris? ? ?pouser sa m?re ou sa soeur, il peut ?galement ?pouser une autre femme. Si la religion du chr?tien lui autorise de manger du porc, il peut ?galement vivre toute sa vie sans en manger, se contentant du large choix de viandes bovines, ovines, et des volailles. Il en est ainsi du vin, autoris? avec mod?ration par certains livres chr?tiens pour soigner l?estomac, mais dont la consommation n?est pas obligatoire pour le chr?tien. Si l?islam disait aux dhimmis : Abandonnez les mariages incestueux ainsi que la consommation du vin et du porc, par respect des sentiments de vos confr?res musulmans, cela ne constituerait pas pour eux une g?ne religieuse car, par l?abandon de ces choses, ils ne transgressent pas leur religion, ni ne manquent ? un devoir sacr?. Toutefois, l?islam ne dit rien de tel, ne souhaitant pas imposer de restrictions aux non-musulmans sur des choses qu?ils consid?rent comme licites. Il demanda m?me aux musulmans de ne pas interf?rer dans leur religion.