A voir le nombre d?affaires trait?es par la justice et inh?rentes au trafic de psychotropes et au nombre de crimes et de d?lits commis par les accros ? ces drogues, force est de constater que les psychotropes tendent ? opposer une s?rieuse concurrence au ?kif?. C?est du moins ce qui est constat? au fil des jours dans la bande frontali?re ouest, notamment, dans la zone d?limit?e par la boucle reliant Maghnia, Marsat Ben M?hidi, Ghazaouet, Nedroma et Remchi, et se refermant ? Maghnia, avec des extensions vers Tlemcen et Sebdou voire m?me El-Aricha. Le trafic des psychotropes y prenant de l?ampleur au fil des jours, certaines sources affirment que le Rivotril et le Diazepam seraient class?s parmi les plus demand?s des psychotropes, sans pour autant diminuer l?afflux des autres drogues en comprim?s. Ce sont les trafiquants de cigarettes qui les ?couleraient ? des prix de gros atteignant les 1.000 dinars la bo?te de 40 comprim?s. Une partie est ?coul?e sur le march? local, ? saison de 50 dinars le comprim?, voire 100 dinars, selon l?endroit, s?il est hupp? ou non. Quant ? l?autre partie, elle est achemin?e vers la fronti?re pour ?tre ?coul?e dans les officines pharmaceutiques ou les bas-fonds d?Oujda, Ahfir ou Berkane, ? raison de 250 dirhams la bo?te de 40 comprim?s, prix ?quivalent ? 2.500Da. Selon un psychiatre, ces produits et certains anti-d?presseurs n?exc?dent pas localement, les 250 dinars la bo?te. Les sources vers?es dans la contrebande affirment que le commerce des psychotropes est devenu tr?s lucratif pour certains r?seaux du ?trabendo?. D?autres, par contre, pensent que les drogues en comprim?s sont plus faciles ? transporter en grande quantit? et servent ?galement ? ?assaisonner? les doses de ?kif?, pour leur donner encore plus d?effets... d?lirants. Par ailleurs, il semblerait que ce trafic est devenu aussi juteux pour certaines officines pharmaceutiques. Quant ? celles de Maghnia, il n?est pas question d?y trouver du Rivotril ou du Diazepam. Selon un autre psychiatre, ce nouveau genre de toxicomanie a des r?percussions d?vastatrices sur l?individu et n?fastes sur la soci?t? en g?n?ral. D?apr?s lui, les accros aux psychotropes qui s?aper?oivent que les effets de leur toxicit? diminuent tr?s rapidement, ont tendance ? augmenter leur dose, jusqu?au moment o? surviennent les complications li?es ? l?overdose mortelle au pire, ou la recrudescence anxieuse et les ?tats d?pressifs, au mieux, qui les font sombrer dans un ?tat irr?versible, les menant droit ? la folie voire ? la d?ch?ance humaine. D?un autre c?t?, leur ?tat de d?pendance les pousse vers le gain facile devant financer leur consommation journali?re, d?o? l??mergence de trafiquants de psychotropes, qui trouvent en ces jeunes d?s?uvr?s de v?ritables pourvoyeurs. S?il est mis en ?vidence la mis?re sociale qui pousse ? ces conduites toxicomaniaques, il est aussi soulign? par les sp?cialistes que la l?gislation traitant de l?usage et de la commercialisation de ces drogues, devrait ?tre revue et appliqu?e avec plus de rigueur et fermet?. Ils font aussi r?f?rence ? certaines officines, qui ne respecteraient pas les r?gles de leur commercialisation et ? certains m?decins qui, selon eux, les prescrivent sans y ?tre habilit?s par leur seuil de comp?tence. De sources frontali?res g?n?ralement bien inform?es, nos voisins marocains m?neraient une v?ritable r?pression ? l?encontre des trafiquants de ces psychotropes et s?attaquent aux pharmacies ?coulant ce genre de produits. A cel une seule explication: les barons du ?kif? tr?s introduits l?-bas dans les plus hautes sph?res de l?administration, voient dans ces produits chimiques un s?rieux risque de perte de leur march?. En revanche, il est plus que jamais n?cessaire chez nous, de lutter contre ce ph?nom?ne, en proc?dant ? des contr?les inopin?s des pharmacies et de r?glementer la d?livrance des ordonnances prescrivant ces produits nocifs.