Le chemin qui conduit ? la pr?sidentielle d?avril 2008 est en train d??tre balis? progressivement? Chaque semaine, depuis l?annonce par le pr?sident de la R?publique de la r?vision constitutionnelle, c?est un jalon de plus qui est mis en place. Dimanche soir, c??tait au tour des partis de l?Alliance d?adouber officiellement Abdelaziz Bouteflika comme leur candidat. L?annonce faite par les trois chefs des partis de l?Alliance, ? l?occasion du passage de t?moin entre Ouyahia et Belkhadem, n?avait en soi rien de r?volutionnaire, tant leur choix, ? titre de partis, ?tait fait depuis longtemps. Belkhadem ayant fait de la r?vision constitutionnelle une affaire quasi-personnelle depuis au moins une ann?e, alors que Ouyahia avait assur? qu?il ne sera jamais candidat contre Bouteflika. Une fa?on de dire que son parti sera pour Bouteflika, comme il l?avait d?ailleurs confirm? lors de la conf?rence de presse o? il avait annonc?, presque sur un ton officiel, la r?vision constitutionnelle. Ce jour?l?, il a soutenu que le RND qu?on accusait d??tre une ?machine ?lectorale? se mettrait au service du candidat Bouteflika. Ne manquait que le MSP, dont le chef Aboudjerra avait quelques soucis avec l?aile dissidente men?e par l?ancien ministre de l?Industrie sous Zeroual, Abdelmadjid Menasra, qui ne voulait offrir la b?n?diction du parti islamiste ? bon compte pour Bouteflika. Il avait m?me, sous la pression de ses proches, laiss? entendre qu?il serait candidat. Quid de cette candidature? En tous cas, Aboudjerra a tranch? dimanche. Ce sera Bouteflika. ?Nous avons choisi de le soutenir parce qu?il a r?alis? en dix ans beaucoup de choses. Sa r??lection pour un troisi?me mandat lui permettra de poursuivre ses chantiers?, justifiait, dimanche, Aboudjerra, le choix de son parti devant la presse, ? l?issue de la r?union de l?Alliance. Maintenant que les trois partis ont accord? leurs violons, il s?agira pour eux de se mettre en ordre de bataille pour cr?er les conditions ?propices? ? l??lection d?avril prochain. Premier chantier et pas des moindres, la mise en place d?une strat?gie de lutte contre l?abstention. C?est la hantise des chefs de l?Alliance qui sont toujours habit?s par le spectre de l?indiff?rence citoyenne qui avait caract?ris? les derni?res consultations populaires, ? savoir les l?gislatives et, un degr? moindre, les locales. D?ailleurs, tout le monde convient que c?est la peur d?une large abstention qui a fini par convaincre le pr?sident Bouteflika de faire passer ses amendements par voie parlementaire et non pas par r?f?rendum?. ?Il faut qu?il y ait un plan pour convaincre les ?lecteurs de se rendre aux bureaux de vote et de faire leur choix. Pour le moment, il n?y a pas de plan mais nous allons r?fl?chir ? cela dans les prochains jours?, assurait Belkhadem qui met d?ores et d?j? en garde. ?En cas d?une large abstention, ce ne sera pas une sanction contre Bouteflika et le Gouvernement, car l?abstention est un ph?nom?ne connu m?me dans les pays occidentaux?, pr?vient-il.