Le baril est ? 42 dollars. Ce prix devrait, th?oriquement, nous plonger dans une d?prime plus profonde que celle qui touche les pays industrialis?s, d?autant plus que les sp?cialistes s?accordent ? dire que les cours continueront ? chuter. Un indice de taille milite en faveur de cette hypoth?se: ni les troubles au Nigeria ni le risque de guerre entre l?Inde et le Pakistan ni les pays producteurs ?OPEP et non OPEP- qui semblent opter pour une importante r?duction (2 ? 2,5 MBJ), n?a eu d?impact sur la courbe des prix, alors qu?une simple escalade verbale entre les USA et l?Iran faisait, d?habitude, grimper les prix de 5 dollars. Ou plus. Si l??conomie mondiale- comprendre l?Am?rique et l?Europe- vit une crise majeure, il est naturel que les cours mondiaux s?en ressentent. A l?exception, bien s?r, des produits de ces pays industrialis?s qui se doivent de se sortir au plus vite de ce mauvais pas. Le fait est que les Am?ricains ont commis une double erreur en s?engageant d?abord dans une guerre qui a ?bouff?? des centaines de milliards de dollars et qui a co?t? le m?me prix aux pays qui ont fait partie de cette joyeuse coalition qui pensait apprivoiser l?Irak en quelques jours, ce qui explique pourquoi l?Europe ainsi que tous les pays qui ont envoy? des troupes en Irak ont ?t?, pratiquement, les seuls ? avoir ?t? frapp?s de plein fouet par cette crise financi?re; ensuite en sous-estimant la capacit? de pays tels la Chine, l?Inde, la Turquie, le Br?sil ou l?Iran de se constituer en nouveau p?le ?conomique qui menacera ?c?est, aujourd?hui, une r?alit?- la supr?matie de ce Nord qui a fix? des r?gles qui se sont retourn?es contre lui. Voir cette d?pendance lui ?chapper, ce qui signifie la perte de m?gamarch?s qu?assuraient ces cinq pays repr?sentant 65% de la population mondiale, angoisse ce Nord qui a fait un forcing sans pr?c?dent en injectant plus de 3.000 milliards de dollars dans des ?conomies en r?cession, mais qui refuse de mettre un seul dollar pour sauver un processus ?le cycle de Doha- car mettant en p?ril ses int?r?ts. Pis, si les pays ?mergents, ainsi que ceux qui ont des capacit?s av?r?es, d?cidaient, maintenant qu?ils ont de nouveaux ?meneurs?, de mettre un syst?me de coop?ration Sud-Sud efficace, le FMI, la Banque mondiale, le G8 ainsi que tous les concepts lib?raux tomberont et l?OMC ne fonctionnera plus selon les m?mes r?gles qui sont les siennes, actuellement. A situation exceptionnelle, comportement exceptionnel. Les 42 dollars actuels ne sont que le prix dont r?vaient l?Alg?rie et beaucoup de pays producteurs, ce qui avait permis de constituer des r?serves qu?on brandissait comme des troph?es en 2005. Qu?est-ce qui a chang?? Rien, si ce n?est qu?il ne faut pas agir comme si la crise n?avait pas d?impact sur nous. S?il faut mettre en veilleuse certains projets improductifs, il ne faut pas h?siter. Seul compte l?int?r?t de l?Alg?rie et cet int?r?t passe par la pr?servation de ces r?serves de change auxquelles on peut ne pas toucher, car personne ne sait quand la reprise interviendra. Les grandes compagnies p?troli?res et l?AIEA, qui pr?conisent un baril ? 100 dollars, sont un indice plus fort que tous les efforts de l?OPEP.