Il est ?vident que, pour jauger une ?conomie de march? et surtout comment celle-ci fonctionne, nous n?avons que les mod?les occidentaux comme r?f?rence. Du moment que nous appelons ?conomie de march? le mod?le que nous pratiquons, nous sommes dans l?obligation de nous comparer aux pays occidentaux en relevant plus particuli?rement que tous les pays qui se meuvent avec aisance dans le lib?ralisme, en tout cas ce sont tous des pays industriels, se meuvent ?galement avec aisance dans le syst?me de pluralisme politique. Serait-il possible d?adopter l?un et de rejeter l?autre ? Il est certain que ces pays n?ont pas encore les vrais objectifs, celui de la d?mocratie et celui d?un lib?ralisme qui permettraient de produire les conditions d?une r?duction des in?galit?s socio?conomiques car, soutiennent-ils, le lib?ralisme triomphant induira des ?changes commerciaux qui favoriseront le d?veloppement de tous les pays qui s?y seront int?gr?s, et donc la r?duction de la pauvret?. Mais, on sait que pour le moment, c?est tout le contraire de ce qui est annonc?, le profit ?tant le seul int?r?t qui met en mouvement les entreprises. On sait que pour le moment, il s?agit d?une guerre sans piti? et que les vainqueurs et les vaincus sont connus d?avance. Prenons le cas de notre pays. D?abord, nous avons proc?d? ? la mise en ?uvre des r?formes, m?me au prix de la fermeture des entreprises dites non viables ou ind?finiment d?ficitaires, au prix donc des licenciements massifs, mais les investisseurs qui nous promettaient de venir en conditionnant leur venue ? ces r?formes ne sont pas venus comme promis. Ceux qui sont venus se sont plut?t comport?s en commer?ants, pour la plupart d?entre eux, et l??conomie de march? s?est r?sum?e ? des importations couvertes par les ressources provenant de la vente des hydrocarbures. Le pr?sident lui-m?me avait rejet? cette sorte d??conomie de march? en parlant, lors du dernier conseil des ministres, de mettre en place des capacit?s productives. Avons-nous, pour cela, de grandes entreprises dans le secteur priv? et qu?appelons-nous grandes entreprises ? Des entreprises, qu?on pourrait appeler grandes, devraient pouvoir peser sur le d?bat, ? condition qu?elles contribuent bien au d?veloppement du pays. Faudrait-il laisser les seuls fonctionnaires d?cider des orientations et n?gocier quand les concern?s, ? savoir les op?rateurs, s?en tiennent ou sont tenus en marge ? Il y a bien quelquefois des patrons d?entreprises qui ?mergent m?diatiquement, mais sont-ils des leaders industriels ou des grands dans le montage et la revente en l??tat ? La question ne se pose pas tellement de savoir ce qu?il faudrait faire encore pour rendre notre ?conomie attractive, mais bien celle de la capacit? de nos entreprises ? produire en substitution aux importations. M?me ? ce niveau, lorsque l?entrepreneur affirme qu?il fera faire au pays l??conomie de tant de devises en n?important pas, la question et celle d??valuer le montant en devises entrant dans la production, ? la fois en intrants, ?quipements et entretien de savoir-faire. Combien de devises faudrait-il consommer pour ?conomiser tant de devises ?