L?Alg?rie va augmenter sa pro-duction de gaz de 30%. L?infor- mation ne surprend gu?re. Il est, m?me, ?tonnant que la valorisation du gaz ait pris autant de retard, sachant que le pays est un pionnier dans la liqu?faction. La Camel, la compagnie alg?rienne de m?thane liqu?fi?, premier complexe gazier, date de 1964 et le premier chargement de GNL avait ?t? envoy? ? destination de l?Angleterre. C?est-?-dire vers cette Europe qui est devenue, ces derni?res ann?es, un march? strat?gique que se disputent les plus grands producteurs parmi lesquels la Russie, la Norv?ge, et l?Alg?rie. Il est vrai que la surprenante hausse des prix du baril, suite au premier choc p?trolier n? de l?embargo d?cr?t? lors de la guerre isra?lo-arabe de 1973, avait pouss? les dirigeants alg?riens de l??poque ? miser plut?t sur le p?trole que sur le gaz, d?autant plus que le contrat d?El Paso, sign? avec euphorie, avait laiss? un arri?re go?t amer pour un quart de si?cle, ce qui ne devrait pas occult? l?importance du gaz. Les crises r?p?t?es et les menaces qui ont pes? sur l?approvisionnement du p?trole avec, notamment, la longue guerre entre deux gros producteurs ont pouss? les Europ?ens ? rechercher des produits ?nerg?tiques de substitution plus s?rs et moins polluants. L??re du gaz venait de na?tre, entra?nant dans son sillage la multiplication des complexes gaziers en Alg?rie, occasion qui n?avait pas ?t? exploit?e ? fond pour construire plus de GNL. L?instabilit? et le manque de s?rieux des pays arabes, majoritaires ? l?OPEP -parce que manipul?s par les grandes puissances- ont exasp?r? le g?ant russe qui ne ?comprend? pas pourquoi ces pays ne savent pas regarder o? se trouvent leurs int?r?ts, ce qui a incit? le plus grand fournisseur de gaz du vieux continent ? imaginer de nouveaux m?canismes pour se passer des humeurs capricieuses d??mirs et de cheikhs aux ordres. L?id?e d?une OPEP du gaz germait. Craignant de voir le projet torpill? par un gros producteur qui reste sous influence am?ricaine, et parce que le march? du gaz est segment? (gazoduc) ? l?inverse du p?trole qui touche tous les continents d?une mani?re beaucoup plus flexible, on pr?f?rera parler d?un forum des producteurs du gaz. Sous un habillage qui ne choque pas, l?OPEP du gaz est n?e. C?est dans ce cadre qu?il faudrait, peut-?tre, inscrire la construction de deux GNL ? Arzew et Skikda. La capacit? de traitement de brut -8 millions de tonnes- ne trompe pas. L?Alg?rie qui se d?fendait de soutenir la Russie dans son projet, parce que les contrats ?taient sign?s ? long terme, s?est bel et bien projet?e dans cette nouvelle organisation qui la lib?rera des contraintes et des caprices enturbann?s. Avec deux grosses nouvelles unit?s et d?autres en gestation, sans aucun doute, l?Alg?rie se met ? l?abri des pi?ges du p?trole qui a tendance ? se rar?fier et qui risque de manquer dans 30 ou 40 ans; ? l?inverse du gaz qui est disponible en quantit?s suffisantes. L?avenir semble prometteur ? condition d??viter les erreurs du pass?, m?me si on continue, en Alg?rie, d??viter de parler OPEG. Avec des clients aussi s?rieux que la Russie et le Venezuela, l?OPEG est assur?e d?une meilleure gestion et d?une utilisation au service, d?abord, des producteurs.