1?re partie Le 30 janvier 1845, il y eut dans ce qui ?tait encore un camp militaire au lieudit ?Sidi Bel Abb?s?, l? o? la colonisation cr?era, quelques ann?es plus tard, la future ville de Sidi Bel-Abb?s, un ?v?nement que les historiographes coloniaux qualifient d??extraordinaire?. Il s?agit de ce que ces historiographes d?signent comme ?L?attaque des Derkaouas contre le camp de Sidi Bel-Abb?s? rapport? dans les ?crits du g?n?ral Azan (La fondation des villes de l?Oranie), du maire de Sidi Bel Abb?s, L?on Adoue (la ville de Sidi Bel-Abb?s, histoire, l?gendes et anecdotes)et r?cemment dans ceux de A?nat Tabet et Tayeb Nehari (Sidi Bel-Abb?s, de la colonisation ? la guerre de lib?ration). Les faits d?apr?s les chroniqueurs coloniaux Les faits sont diff?remment relat?s par les historiographes coloniaux. Le g?n?ral Azan fait le r?cit de cet ?extraordinaire ?v?nement?, d?apr?s ?les documents du minist?re de la Guerre fran?ais?: Il ?crit ?Vers dix heures du matin, les soldats aper?urent une soixantaine d?indig?nes qui, pr?c?d?s de cinq ou six enfants, se dirigeaient vers le camp; portant des b?tons, ils r?citaient des pri?res et ne paraissaient avoir aucune intention hostile; leur allure ?trange provoquait les rires des soldats. A l?entr?e du poste, ils furent arr?t?s par le factionnaire. Alors l?un d?eux, s?approchant du soldat comme pour lui expliquer qu?ils venaient pr?senter une r?clamation au commandant sup?rieur, le tua d?un coup de feu. A ce signal, tous ses coreligionnaires sortant des armes dissimul?es sous leurs burnous se pr?cipit?rent dans la redoute et attaqu?rent les militaires qu?ils rencontr?rent. Ils se dirig?rent vers le logement du commandant sup?rieur, croyant l?y trouver et l?envahirent apr?s avoir tu? sur la porte le planton charg? de la garder. Officiers et soldats du camp avaient aussit?t couru aux armes et s??taient jet?s, de tous c?t?s, sur les assaillants. Ils les pourchass?rent ? la ba?onnette tandis que le commandant Ponsard faisait garder la seule issue leur permettant de s??chapper. Les indig?nes tent?rent alors de franchir les parapets, mais au fur et ? mesure qu?ils descendaient dans les foss?s, ils y ?taient impitoyablement fusill?s. Il n?y eut pas de quartier: 58 indig?nes ?taient entr?s dans la redoute et apr?s une courte lutte, il y eut 58 cadavres? L?on Adoue, maire et chroniqueur de la ville fait une description fantaisiste et tr?s suggestive de cette attaque: Le 30 janvier 1845, le commandant de la place militaire de Sidi Bel-Abb?s se rendit ? la t?te de ses troupes chez les Ouled Sliman pour une op?ration de police. ?Les Ouled Brahim voulurent profiter de cette circonstance pour enlever la redoute. Ils se mass?rent dans un repli du terrain et, ayant d?guis? en p?lerins une avant-garde, ils lui enjoignirent d?aller pr?parer l?attaque par la ruse. Le 30, au point du jour, la petite garnison voit s?arr?ter devant les murs, des Arabes en guenilles, n?ayant ? la main qu?un simple b?ton et r?citant des pri?res. Ils demandent ? visiter le camp fran?ais. Leurs allures peu belliqueuses donnent confiance. On fait droit ? leur d?sir. Mais ? peine le dernier de ces loqueteux avait-t-il franchi la porte que la sentinelle est assomm?e. Les faux p?lerins sortent des armes de dessous de leur burnous et deviennent des assaillants dangereux?. A suivre?