La rue Philippe, ? Sidi El-Houari, est ferm?e depuis 15 jours ? la circulation automobile par la municipalit? d?Oran en raison de la menace d?effondrement d?un immeuble de trois ?tages mais les ?l?ves d?une ?cole, situ?e dans le voisinage, et les riverains continuent de l?emprunter au risque de leur vie? ?Nos enfants sont scolaris?s ? l??cole Imam Houari et sont oblig?s de passer par l? du fait de l?absence d?un autre passage. La municipalit? a ferm? cette rue, mais n?a pas d?moli cette construction dont l?effondrement pourrait faire des victimes?, commente Na?t Belkacem Lahcen, un habitant de cette rue et p?re de quatre enfants. Et d?ajouter que sous l?effet des derniers vents violents, des pierres se sont d?tach?es de l?immeuble. ?Inform?e, la municipalit? s?est content?e de faire le constat et a interdit la circulation automobile sur cette voie mais sans se soucier de notre sort et de celui de nos enfants?, dit-il encore. Egalement concern?, Medjadji Mustafa, un p?tissier exer?ant dans cette rue, d?clare: ?Faudra-t-il que l?immeuble nous tombe sur le cr?ne et qu?il y ait mort d?homme pour qu?ils interviennent?? Et d?encha?ner: ?Du fait de la condamnation de cette rue, les commer?ants passent des moments difficiles et n?arrivent pas ? se faire approvisionner en raison de l?impossibilit? pour les livreurs d?acc?der ? leurs commerces.? Cette situation est corrobor?e par Sa?doun A., un restaurateur mitoyen de l?immeuble qui menace de s?effondrer. Il d?clare: ?Je ne suis plus approvisionn? et ceci influe n?gativement sur mes recettes.? Parmi les riverains, on s?interroge sur le r?le des autorit?s locales en ce qui concerne la d?molition des constructions qui menacent leur vie. Ces derniers estiment que l?interdiction de ?la circulation automobile dans cette rue n?est pas la solution idoine?. Sur place, nous avons pu constater que l?immeuble se trouve dans un mauvais ?tat et que les fen?tres donnant sur la voie publique risquent de se d?tacher et tomber. Pour ?viter tout incident pouvant en r?sulter, la commune s?est content?e de poser des blocs de pierres sur la chauss?e pour emp?cher les pi?tons de passer par l?. Ceci ne semble cependant pas avoir dissuad? un taxi qui s?est faufil? avant de garer son v?hicule pr?s de l?immeuble. Interrog? sur cette situation, Benkada Sadek, maire d?Oran, nous a d?clar?: ?L?interdiction de la voie ? la circulation a ?t? prise pour assurer la s?curit? des citoyens.? Et d?ajouter: ?L?immeuble concern? ne peut pas ?tre d?moli comme ?a mais apr?s la prise de dispositions techniques. Il n?appartient pas ? la municipalit? mais rel?ve du patrimoine de l?OPGI et il n?est pas ais? de proc?der ? une telle d?molition du fait de sa complexit? et des risques qu?elle pourrait entra?ner pour la vie des citoyens.? De son c?t?, Abkari Sa?d, directeur g?n?ral de l?OPGI, d?clare: ?Mes services ne sont pas responsables de la d?molition des immeubles apr?s l??vacuation de leurs occupants.? Lui aussi approch?, Mebarki Mohamed, directeur de la division de l?urbanisme de la commune d?Oran, explique: ?L?interdiction de la rue Philippe ? la circulation automobile tend ? diminuer le risque d?effondrement de l?immeuble sur les habitants des lieux du fait que cette circulation est de nature ? pr?cipiter l??croulement? et d?ajouter ?au moment de la construction de ces immeubles, l?occupant fran?ais n?a pas pris le soin de laisser de vide entre les constructions, une technique destin?e ? les conforter. De la sorte, toute d?molition risque d?entra?ner l?effondrement des autres immeubles y attenants?. M. Mebarki a, de m?me, d?clar? que ?du fait que l?ensemble des constructions v?tustes et qui doivent ?tre d?molies soient attenantes au vieux b?ti encore habit?, la commune ne peut proc?der ? la d?molition jusqu?? ce que les habitants des immeubles mitoyens soient transf?r?s, sinon, c?est la catastrophe.? Notre interlocuteur poursuit: ?Au cours des ann?es 1990, la municipalit? a d?moli quelques constructions qui mena?aient ruine ? Sidi El-Houari. Ceci a eu pour effet de multiplier les risques d?effondrement des immeubles mitoyens ? ceux qu?on a d?truits.? Il a aussi pr?cis? que les 100 constructions recens?es et qui doivent ?tre d?molies se trouvent au centre des quartiers de la ville d?Oran et ont ?t? vid?es de leurs occupants depuis le mois de juillet dernier. M. Mebarki assure que 50 millions de dinars sont pr?vus dans le budget suppl?mentaire de la commune pour l?op?ration d?molition et qu?il faudra choisir les entreprises qui devront la r?aliser. Ceci, en attendant l?approbation du conseil municipal. A ce sujet, on apprend que les dispositions r?glementaires et administratives n?cessitent 02 mois avant que la d?molition ne soit entam?e.