Les édifices, menaçant ruine et évacués de leurs occupants et non démolis, présentent actuellement un risque majeur pour la sécurité des riverains et des passagers. A défaut qu'ils soient de nouveau investis par des indus occupants, les immeubles menaçant ruine évacués sont en état d'abandon et certains tiennent miraculeusement debout. Pire encore, de nombreux édifices, laissés vacants depuis le lancement des opérations de relogement en 2006, se sont transformés en un refuge pour les délinquants et les dealers «Nous vivons sous la menace permanente du péril, sous les décombres de ces immeubles en état d'abandon, depuis le relogement de leurs anciens locataires et habitants. Il est anormal qu'ils demeurent dans cet état. Chaque jour, nous nous réveillons sur des effondrements partiels», dira un habitant du quartier d'El Hamri qui habite tout près d'un immeuble évacué, il y a plusieurs mois. Il ajoutera: «Cette bâtisse est profondément vétuste et nous craignons qu'elle ne s'écroule à tout moment. C'est la raison pour laquelle nous évitons de trop s'en approcher.» Son voisin, propriétaire d'un local commercial dans ce même quartier, dira: «Ces structures présentent un grand danger et nous craignons tous qu'un drame ne survienne à tout moment, vu que les enfants passent leur temps à jouer à l'intérieur de ces immeubles abandonnés, souvent à l'insu de leurs parents. Si par malheur, un danger venait à se produire, la responsabilité serait imputée aux instances qui n'auront décidé de la démolition de ces immeubles qu'après leur évacuation. Ces immeubles posent un autre problème, non moins grave. En effet, ces lieux sont devenus le quartier général où se regroupent les voleurs, les drogués, et ce, pour mettre les dernières retouches à leurs forfaits." Le quartier Sidi El Houari qui recense un chiffre lourd de constructions menaçant ruine, souffre, à son tour, de cette problématique et l'un de ses habitants témoignera pour dire: «Il y a quelques temps, un groupe de voleurs ont utilisé une vieille carcasse inhabitée, pour braquer une bijouterie, située dans la rue Tipaza. Sur un autre plan, je pense que cette question présente un problème de danger public. C'est tous les jours que nous assistons à des effondrements partiels. La démolition de ces immeubles est certes nécessaire, mais insuffisante. A mon avis, les autorités publiques doivent vendre les assiettes, abritant des immeubles démolis, et ce, afin qu'elles ne soient pas exploitées par des dealers.» Concernant cette problématique, un responsable intervenant dans le cadre de l'urbanisme et de l'aménagement du territoire à Oran dira: «Nous sommes conscients de l'importance de ce problème, mais nous ne pouvons pas agir autrement, à l'heure actuelle, car il faut savoir que la démolition des habitations ou des immeubles menaçant ruine ne peut être opérée spontanément. Tout acte de démolition repose sur un diagnostic technique, assuré par des spécialistes. Concernant cette démarche, il y a lieu de savoir que nos services rencontrent des difficultés pour la mener à terme et dans de bonnes conditions, car elle touche trois catégories différentes d'immeubles. La première catégorie concerne les immeubles relevant de la propriété privée et dont les propriétaires sont difficilement joignables. La seconde catégorie, concerne les immeubles situés au cœur du tissu urbain et par conséquent, leur démolition représenterait un autre problème non moins crucial. Pour ce qui est de la troisième et la dernière catégorie, elle touche les structures en forme de carcasse. Pour cette dernière, je porte à votre connaissance que les services de la commune ont programmé une vingtaine d'opérations de démolition.» Un autre urbaniste, exerçant à titre de consultant, estimera que «le phénomène de l'évacuation des immeubles qui ne sont pas suivis de démolition, met en danger la vie des riverains et agresse le décor urbain de certaines artères, touchées par le mouvement du sol et continue à faire étalage d'édifices penchants et menaçant de s'écrouler d'un moment à l'autre. Il en est ainsi dans certains quartiers dont El Hamri, Sidi El Houari, Boulanger ou encore Bel-air. La liste n'est tout de même pas close et les sites nettoyés des édifices qui mettent en danger la vie des passants et habitants limitrophes, tout en donnant une image hideuse à l'artère qui les abrite, se comptent, cependant, sur les doigts d'une seule main. Mais aujourd'hui, les sites à nettoyer présentent des constructions plus coriaces à la démolition, car faites le plus souvent de béton et ancrées dans des îlots de maisons, inquiétant de ce fait le voisinage et sont surtout assez élevées en hauteur. Dans ce cas, les exigences sont nombreuses. Elles commencent à partir de l'étude de démolition qui doit débusquer toutes les contraintes que doit vaincre cette action, tout en ménageant la sécurité des démolisseurs et de leur environnement. Elles sont ensuite financières, car démolir et nettoyer le site revient cher à la collectivité. Enfin, il faut trouver les qualifications et l'outillage requis pour faire ce travail.» Il y a lieu de souligner que le wali d'Oran a affirmé que les assiettes foncières, abritant les immeubles démolis relevant des domaines publics, seront destinées à la réalisation d'infrastructures publiques ou d'espaces verts. Notons que depuis 2006, plus de 5.000 familles, habitant le vieux bâti, ont été relogées. La dernière en date a profité à 09 secteurs urbains.