Les quatre ?coles ont pr?vu des sanctions contre toute femme qui aurait avort? apr?s l?insufflation de l??me dans son foetus, elles la condamnent ainsi ? une amende que les docteurs de loi appellent ?Al-Ghurra?, comme elles y condamnent tout individu ayant provoqu? la mort du foetus, f?t-il son g?niteur, conform?ment au hadith qui fait l?unanimit?. Abou Houra?ra, Dieu le b?nisse, rapporta: le proph?te, paix et salut soient sur lui, a condamn? une femme de B?ni Lihiyan ayant avort? de son enfant (mort-n?) d?une amende dite ?Al Ghurra? et consistant en l?affranchissement d?un(e) esclave?. Manifestement, l?avortement apr?s insufflation de l??me par Dieu est rang? dans la cat?gorie des actes illicites, voire des crimes. Ce n?est d?ailleurs que justice car mettre fin ? la vie d?un foetus revient ? donner la mort ? un ?tre dot? d?une ?me humaine. Aussi en guise de punition a-t-on pr?vu une r?paration p?nale (Al Ghurra) et un acte d?expiation obligatoire ? l?encontre de quiconque commettrait ce forfait. En revanche, l?avortement devient parfaitement licite quand il est incontournable. A titre d?exemple, quand, en cas d?accouchement difficile, les m?decins sp?cialistes pensent que la conservation du foetus pr?senterait un r?el danger pour la vie de la m?re. Mieux, l?avortement doit ?tre pratiqu? lorsque la vie de la femme en d?pend, conform?ment ? la r?gle du moindre pr?judice. De m?me, si on avait ? choisir entre la vie du foetus et celle de la m?re, on n?h?sitera pas ? privil?gier celle-ci car ?tant sa g?nitrice, la m?re m?ne d?j? une existence et a devant elle un avenir alors que le foetus reste un ?tre dont la vie n?est pas encore fix?e. De l?avis du m?decin sur l?avortement licite Dieu dit: ?Interrogez donc les d?tenteurs du savoir si vous n??tes pas au courant?. Etant de ceux qui d?tiennent le savoir, le m?decin doit en toute honn?tet? mettre ses connaissances au service de Dieu, du proph?te et des fid?les. La justification de l?avortement licite ?tant laiss?e ? l?appr?ciation du m?decin, celui-ci ne doit se prononcer sur le sujet qu?apr?s m?re r?flexion scientifique et apr?s consultation d?autres comp?tences dans les cas qui ne pr?sentent pas une grande urgence. De l?avortement avant insufflation de l??me : Jadis, les docteurs religieux ne pouvaient confirmer la vie du foetus qu?? travers les mouvements qu?il commence ? effectuer dans le ventre de sa m?re vers son quatri?me mois. C?est selon eux la p?riode qui co?ncide avec l?insufflation de l??me. Cette approximation est du reste compr?hensible car ils ne disposaient pas de techniques m?dicales modernes tels l??chographie, leur permettant de suivre les phases de d?veloppement de l?embryon d?s ses premi?res semaines. Cet ?tat de fait a cr?? une divergence chez les jurisconsultes musulmans, poussant les uns ? l?gitimer l?avortement avant insufflation de l??me puisque le foetus, ? ce stade de son d?veloppement, est d?nu? de vie. De ce point de vue, c?est un acte qui ne saura souffrir aucun caract?re illicite ni incrimination. Tandis que d?autres soutiennent que tout avortement ? ce stade doit ?tre prohib? car s?il n?est pas dot? d?une vie r?elle, le foetus est en revanche anim?, ce qui assure son d?veloppement et sa pr?paration ? l?existence. Le han?fisme a d?velopp? deux points de vue en la mati?re : le premier rend l?avortement licite tant que les formes de l?embryon ne se sont pas dessin?es. La deuxi?me le rend illicite avant l?insufflation de l??me, sauf dans les cas justifi?s. Quant au mal?kisme, il prohibe l?avortement avant insufflation de l??me m?me au cours des quarantes premiers jours. Par ailleurs, dans les lois de droit musulman d?Ibn Juza? on peut lire : ?Il est interdit, d?intervenir sur le sperme d?pos? dans l?ut?rus, ? fortiori sur l?embryon constitu??. Dr Souad Ibrahim Saleh