Depuis la r?vision de la Constitution qui avait dissip? le brouillard sur la nature du syst?me politique en vigueur, autant est attach?e de l?importance au poste ? la fonction pr?sidentielle et autant sera marqu?e l?indiff?rence aux ?lections l?gislatives en termes d?importance politique et non en termes d?attraits pour la r?mun?ration. D?s lors que c?est le plan d?action du pr?sident qui est pr?sent? devant ce qui est encore appel? l?assembl?e, une clarification devrait quand m?me se faire, ? savoir que devraient ?tre ?valu?es les marges de man?uvre des ministres et des hauts fonctionnaires de fa?on ? pouvoir quand m?me mieux, ? la fois, situer les responsabilit?s et ?valuer les d?ficits en mati?re d?exercice des missions qui leur sont constitutionnellement d?volues. D?s lors, ?galement, que quelle que soit la majorit? qui ?merge lors des ?lections l?gislatives, celle-ci n?aura pour mission que de dire si oui non elle accepte ou rejette le plan d?action, et qu?elle n?aura jamais ? appliquer le sien si elle est une majorit? parlementaire d?opposition, la question se poserait de savoir pourquoi alors des ?lections l?gislatives, pourquoi un gouvernement dont les membres seraient partisans. Une autre question se poserait l? ?galement. Pourquoi ne pas constituer un gouvernement non partisan ? A chaque ?tape de la vie des institutions, nombre de questions se posent naturellement, et sont le fait aussi bien des experts, des observateurs que des populations. Elles sont ?galement le fait de l?opposition et ?galement encore le fait des gouvernements ?trangers qui ont int?r?t ? bien comprendre le fonctionnement politique et administratif des institutions, comment se prend la d?cision au sommet de l?Etat. Pourrions-nous dire que les choses sont plus claires depuis la suppression du poste de chef de gouvernement, savoir que les partis ont vocation ? appliquer ou amender le plan d?action du programme du pr?sident et non pas le programme lui-m?me? Une question qui se pose et qui s?est, en r?alit?, d?j? pos?e sans recevoir de r?ponse est bien celle-ci: gouvernement de ?fonctionnaires? qui agissent comme tels ou gouvernement de ?politiques? qui assument leurs diff?rences entre eux, mais pas avec le pr?sident? D?sormais, il ne sera plus utile aux ministres de rappeler qu?ils appliquent le programme du pr?sident puisqu?il n?y a aucun doute l?-dessus. Le gouvernement jouera le r?le de cabinet ex?cutif du pr?sident. Nous serons certainement dans la situation o? les ministres feront en permanence r?f?rence au pr?sident pour les d?cisions importantes ? prendre ce qui risquerait de faire accr?diter la th?se selon laquelle ils ne seraient plus que des sous-ordres. Il risquerait alors de se pr?senter le sc?nario o? ni les partis ne seront en r?elle positon d?exercer et d?assumer leurs missions, ni la soci?t? civile ne pourra, elle aussi, se pr?valoir de poss?der une marge de man?uvre suffisante pour lui permettre de peser sur le choix et le cours des ?v?nements, d?s lors que les ministres ne font que r?aliser le plan d?action dont ils ont la charge. Nous sommes dans une situation o? les mots ont leur importance et l??cart qui existerait, entre ce qui est r?ellement et ce qui n?est que per?u, conditionne la cr?dibilit? de l?Etat.