La r?ouverture de la fronti?re alg?ro-marocaine est un serpent de mer qui remonte r?guli?rement ? la surface du d?bat dans la presse marocaine qui se fait en v?rit? le porte-parole du Makhzen. Cette fois-ci encore, c?est le porte-parole du gouvernement, Khalid Nassiri, qui revient ? la charge, en r?ponse aux questions de la presse, ? l?issue du conseil du gouvernement marocain imputant ?la responsabilit? unilat?rale de la fermeture? ? notre pays. Le ministre soutient que ?les fronti?res ne sont pas ferm?es du c?t? marocain, elles le sont uniquement du c?t? alg?rien; c?est une situation dont le royaume n?est pas responsable?. Dans ce qui semble ?tre une r?ponse aux propos du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui reprochait aux autorit?s marocaines de communiquer avec l?Alg?rie via la presse, Khaled Nassiri s?en d?fend et assure que son pays utilise les canaux officiels de communication. ?Les fr?res alg?riens savent tr?s bien que le Maroc a toujours utilis? les canaux gouvernementaux et officiels pour communiquer avec l?Alg?rie sur cette question (ndlr, la r?ouverture des fronti?res)?. Le porte-parole du gouvernement ch?rifien met, en outre, en relief l?argument de la construction du Grand Maghreb pour souligner la n?cessit? de cette r?ouverture. ?Le Maroc reste ouvert sur l?Alg?rie s?ur et estime que l?avenir du Maghreb arabe passe par l?ouverture des fronti?res?, dit-il. Il faut dire que la r?cente r?ouverture, ? titre exceptionnel, juste pour permettre le passage, le 23 f?vrier dernier, du convoi humanitaire ?Ligne de vie pour Ghaza? du d?put? britannique Georges Galloway, en solidarit? avec le peuple palestinien, a ?t? l?occasion, c?t? marocain, de revenir ? la charge. Pourtant la r?ponse des autorit?s alg?riennes a, au moins, le m?rite de la constance et de la transparence, ? savoir que cette r?ouverture devrait intervenir en aval d?un processus de r?glement de plusieurs dossiers. C?est ce qu?a toujours r?p?t? notamment le ministre alg?rien de l?Int?rieur pour qui cette r?ouverture doit ?tre au b?n?fice des deux parties, sur le plan ?conomique. Il est vrai que les Marocains mettent la pression plus que les Alg?riens, avec comme argument la construction du Grand Maghreb, pour permettre aux pays des sous-r?gions de parler d?une seule voix face ? l?Europe, car la r?gion d?Oujda est ?conomiquement sinistr?e par cette fermeture. Mais aussi une fermeture qui prive le Maroc d?une manne financi?re importante, ? travers les flux touristiques dont profite exclusivement la Tunisie. Mais, outre les consid?rations ?conomiques, il y a la pomme de discorde, c?est-?-dire la question du Sahara occidental sur laquelle l?Alg?rie et le Maroc divergent radicalement. Et quand on observe la r?ponse du porte-parole du gouvernement marocain et celle du Premier ministre Ouyahia, force est d?admettre que cette r?ouverture des fronti?res n?est pas pour demain. Quant au Grand Maghreb, il peut toujours attendre.