Une campagne ?lectorale, sur le plan du niveau des d?bats enga-g?s, est le reflet du niveau de richesse en id?es qui caract?rise la vie politique des partis. ?Volent?-ils haut, les partis, ou d?battent-ils au niveau des p?querettes ? Un contenu scientifique aux discours partisans? La pratique de la politique ne rel?ve pas des sciences exactes. Telle situation ne donne pas n?cessairement naissance ? la m?me r?ponse. Tel haut responsable ?politique? peut appeler ? la rigueur, au gel des salaires pour les travailleurs, ou ? l?indexation des salaires sur la croissance hors hydrocarbures, donner de lui l?image d?un chef ancr? dans la rationalit? ?conomique, mais se r?jouir des augmentations ?d?mesur?es? accord?es au personnel politique, en fonction au parlement. La rationalit? ?conomique ne correspond pas ? la rationalit? politique. L?impression est que les ?v?nements n??voluent pas de fa?on rationnelle, de fa?on lin?aire, que les r?ponses ne peuvent pas ?tre proportionnelles aux traitements appliqu?s par les institutions. Les comportements des partis qui penchent vers l?absence ou la peur de prendre des initiatives comportent le risque de d?teindre sur ceux de leurs militants qui deviennent ministres et qui seront enclins ? agir plus en fonctionnaires qu?en politiques. Un ministre, c?est d?abord une vision personnelle. C?est parce qu?il a une vision personnelle et qu?il est connu pour ses id?es qu?il est nomm? au gouvernement. C?est sur sa vision que se construit celle du parti et non l?inverse, car ce sont les id?es qui diff?rencient les partis. Y en a-t-il r?ellement qui choisissent un parti pour ses id?es, pour la pertinence de sa ligne directrice strat?gique, et qui peuvent le quitter quand ce parti change d?orientations, alors qu?on a vu des migrations de parti ? parti juste pour trouver celui qui offre la bonne place sur la liste ?lectorale ? Comment, alors, sortir l?Alg?rie de la crise quand aucun parti ne poss?de un r?el poids, assez pour se constituer en p?le de puissance et peser sur le devenir ou les d?viations ? corriger ? Des perspectives sont fix?es aux partis politiques. Toujours les m?mes perspectives : gagner des ?lections. Les actions politiques s?inscrivent dans ces perspectives. Elles demeurent inchangeables. Il s?agit de tout faire pour monter au pouvoir. S?il ne s?agit pas de cela, pourquoi des partis politiques ? Juste pour ?taquiner? ? Le pouvoir, pourquoi ? Pour qui ? Tous les leaders de partis, sans exception aucune, verrouillent la porte d?acc?s ? leur remise en cause. Ceux qui y sont ? diriger le parti veulent continuer ind?finiment ? y ?tre, et ceux qui n?y sont pas sont en attente d?opportunit?s pour les en d?loger. Serait-ce ? dire alors que toutes les strat?gies sont centr?es sur le pouvoir et sur rien d?autre ? Peut-on dire que c?est en cons?quence de ?a que les partis, toutes cat?gories confondues, sont inhib?s au point o? ils apparaissent avoir oubli? qu?ils devraient ?tre le creuset o? on r?fl?chirait pour l?Alg?rie, et pas seulement pour d?limiter son propre horizon ou investir dans la recherche de l?augmentation de ses propres marges de man?uvre ? Et pourtant, l?actualit? est si changeante que les probl?mes non r?solus s?accumulent et qu?en apparaissent d?autres qui viennent encore rendre plus complexe la lecture de l?avenir.