Quand la reine de la table, en l?occurrence la pomme de terre, prend son envol ?tourdissant tous les autres produits agricoles lui embo?tent le pas, comme partout ailleurs. C?d?e, en effet, ? 30 DA le kilo, il y a trois semaines, elle est pass?e ? 50 DA la semaine derni?re et elle a ?t? vendue ? 70 DA ce jeudi. Tous les indices in-diquent, donc, qu?elle est bien partie pour continuer son ascension vertigineuse. Les habitu?s du march? du jeudi ? Remchi n?ont pas manqu? de constater, ? leurs d?pens, la hausse des prix qui a accompagn? celui du tubercule. De nombreux consommateurs aux ressources limit?es, dissuad?s par les prix de la pomme de terre, se sont ru?s sur la f?ve, l?un des rares aliments ? avoir gard? un prix plus ou moins abordable selon sa qualit? et sa fra?cheur, car ?tant propos?e entre 25 DA et 35 DA le kilo. Les autres denr?es ont connu, elles aussi, une hausse assez cons?quente pour certaines d?entre elles. Il en est ainsi, par exemple, de la carotte vendue ? 50 DA, la laitue 60 DA, la courgette 70 DA, l?aubergine 100 DA. La tomate, quant ? elle, oscille entre 90 DA et 110 DA. Les haricots verts, pour leur part, maintiennent leur cadence ?lev?e et, ? 180 DA, restent quasiment inaccessibles aux petites et moyennes bourses. Les consommateurs sont d?sempar?s devant cette flamb?e des prix ? laquelle ils n?arrivent pas ? trouver une explication plausible d?autant plus, disent certains, que cette saison a ?t? pluvieuse. Quelqu?un dira ? propos de ce march? ?br?lant?: ?C?est ? n?y rien comprendre. Suite aux pluies b?n?fiques qui se sont d?vers?es sur la r?gion avec g?n?rosit?, on s?attendait ? ce que les prix des l?gumes baissent de fa?on ? permettre aux consommateurs, particuli?rement ceux dont les revenus sont modestes, de manger ? volont? et jusqu?? sati?t?. La r?alit? des prix affich?s est en train de d?fier toute logique. En effet, je viens de faire un tour au march? et j?ai manqu? de suffoquer ? la vue des prix affich?s. Le pouvoir d?achat est, de plus en plus, ?rod? et si cela continue ainsi, beaucoup de gens ne pourront plus se permettre de s?offrir quelques l?gumes, devenus produits de luxe?. Les petites et moyennes bourses, d?j? en tr?s grandes difficult?s pour s?approvisionner en l?gumes, ne lorgnent m?me pas du c?t? des fruits. Cette chert? semble durer dans le temps au grand d?sarroi des consommateurs qui ne savent plus ? quel saint se vouer. D?s lors, il n?est pas surprenant de voir des gens d?munis, en nombre croissant, faire le tour du march? ? la recherche de quelques l?gumes invendus voire invendables laiss?s sur place, une fois que les marchands aient quitt? les lieux.