7?me partie Thermalisme et colonisation (suite) Quelques temps plus tard, en Alg?rie, les m?decins militaires fran?ais, frapp?s par l?abondance des eaux thermales et min?rales, utilis?rent ces sources pour soigner les soldats malades, fi?vreux ou bless?s. Le G?nie Militaire r?am?nagea plusieurs piscines anciennes. Des constructions en planches furent am?nag?es et l?on cr?a, autour de certaines sources, de v?ritables camps, o? les soldats malades et le personnel m?dical couchaient sous la tente. C?est ainsi qu?aux environs de 1860, le G?nie militaire, am?nagea des piscines ? Bou Hanifia qui servirent aux besoins des malades de l?arm?e. Les m?decins et les pharmaciens militaires fran?ais s?int?ress?rent tr?s t?t ? l??tude des sources thermales alg?riennes. D?s 1838, un m?decin fran?ais fit un pr?l?vement d?eau dans les sources de Hammam Bou Hanifia. A partir de 1860, le Docteur Bertherand notamment, ?tudia et classa 90 sources thermo-ionisations en Alg?rie. Le pharmacien Tripier, ?tudia les g?tes m?tallif?res, les charbons fossiles, les eaux min?rales... et publia un m?moire magistral sur les eaux de Hammam Meskhoutine. Quelques ann?es plus tard, le Service des mines identifia 174 sources. En 1911, le Gouvernement G?n?ral de l?Alg?rie chargea le docteur Hanriot, professeur agr?g? de la Facult? de M?decine, d??tudier, sur place, les eaux min?rales, de les analyser et d?en pr?parer l?utilisation. Un important m?moire, abondamment illustr? et publi? par les soins du Gouvernement G?n?ral, fit conna?tre l?s travaux effectu?s par le Docteur Hanriot. Cette ?tude r?v?la notamment que la r?partition ?tait irr?guli?re sur le plan de l?espace, des sources et eaux thermo-min?rales, en Alg?rie. On note par exemple que leur nombre s?accro?t au fur et ? mesure que l?on va vers l?Est. On compte une vingtaine de sources min?rales dans l?Oranie, le double environ dans l?Alg?rois et 150 ? l?Est du pays. Cette r?partition semble suivre celle des g?tes m?tallif?res. A partir des ann?es 1920, les stations thermales commenc?rent ? ?tre conc?d?es ? des grandes soci?t?s. La station de Bou Hanifia par exemple fut conc?d?e en 1935 ? la Compagnie Fermi?re qui y ?difia le Grand H?tel des Thermes. Dans l?entre-deux-guerres, en France pr?vaut une conception ?litiste et mondaine du thermalisme. Les pr?occupations th?rapeutiques des curistes sont associ?es par la bourgeoisie aux distractions. Il devint tr?s chic de ?prendre les eaux? durant quelques semaines dans des villes d?eaux, ? Vichy en France, ? Baden-Baden en Allemagne ou bien ? Saratoga Springs dans l??tat de New York. Des h?tels luxueux, des boutiques tr?s ?l?gantes, des salles de concert et des casinos furent construits autour des bains. En Alg?rie, la bourgeoisie coloniale, mimant la bourgeoisie fran?aise se mit au diapason. De somptueux ?tablissements r?serv?s aux seuls Europ?ens, furent ?difi?s ? c?t? des anciens hammams traditionnels o? les indig?nes rest?rent confin?s, eux m?me, refusant l?intrusion des Europ?ens dans leur culture thermale. Les ?tablissements thermaux modernes coloniaux furent marqu?s par la discrimination dont furent victimes les indig?nes. A la veille de la d?flagration du 1er novembre 1954, le gouverneur-g?n?ral de l?Alg?rie constatant la ?discrimination? et les ?attitudes racistes? enregistr?es dans ?telle? Soci?t? anonyme des thermes qui refusaient parfois d?admettre les ?Indig?nes?, demandaient aux pr?fets d?Alg?rie de ?veiller ? ce que ces faits ne se reproduisent plus?. A suivre...