Les clameurs de la campagne ?lectorale se sont tues et les observateurs sont, aujourd?hui, braqu?s sur le Conseil Constitutionnel dont on attend l?officialisation des r?sultats. Mais m?me si beaucoup de recours y sont d?pos?s par les candidats, d?aucuns voient mal Bessayeh leur donner suite. La donne ne risque pas de changer tellement: Bouteflika est bel et bien l? pour un troisi?me mandat de cinq ans. Et avant d??trenner son nouveau mandat, il serait en train de se reposer dans la paisible Gen?ve o? il doit recharger ses accus, apr?s une campagne men?e tambour battant en sillonnant de long en large le pays. Mais le retour de Bouteflika aux affaires est attendu avec, ? la fois, la curiosit? des observateurs et l?angoisse des ministres actuels qui ne sont plus ma?tre de leurs destins. En effet, apr?s la prestation de serment, Bouteflika recevra Ahmed Ouyahia qui lui remettra sa d?mission. Formalit? certes protocolaire. Une question vient alors ? l?esprit de tout un chacun: Ouyahia sera-t-il reconduit? Deux hypoth?ses sont mises sur le plateau: il sera reconduit pour un temps, histoire de g?rer les affaires courantes, en attendant la formation du nouveau Gouvernement, ou bien il continuera ? g?rer tout en proc?dant ? des consultions pour former une nouvelle ?quipe. Un ancien, qui a fait partie du cabinet Ouyahia, alors chef du Gouvernement de Zeroual, estime que le ?compte? de l?actuel Premier ministre ?est bon?. Autrement dit, il sera encore au placard. Pour preuve, certains font r?f?rence ? la mine qu?il avait affich?e lors de la c?r?monie de recueillement au Palais du Gouvernement pour le deuxi?me anniversaire des attentats du 11 avril. On susurre aussi que Zerhouni, l?homme fort de Bouteflika, en voudrait ? Ouyahia pour l?avoir publiquement d?savou? au sujet du renforcement du dispositif s?curitaire au cours de la campagne ?lectorale. Et dans le cas de son d?part du Gouvernement, comme d?ailleurs celui de Belkhadem et Aboudjerra, qui coordonnera l?action du nouveau gouvernement? Sellal, le directeur de campagne? ?Il jouit de l?estime du Pr?sident, mais il n?a pas la carrure et surtout la poigne pour diriger un gouvernement?, disent certains. Ch?rif Rahmani? ?Il est comp?tent, mais il n?a pas la cote dans le premier cercle pr?sidentiel?. Mais avec son art, Bouteflika peut prendre tout son monde ? contre-pied en sortant de son chapeau quelqu?un ? qui l?on s?attend le moins. Pour l??quipe minist?rielle, on parle d?un ?lifting en profondeur?. Il est vrai que les ministres sortant sont dans ?le principe de Peter?, c?est-?-dire qu?ils ont atteint le seuil d?incomp?tence. Que l?on se souvienne des critiques de Bouteflika durant son deuxi?me mandat contre certains d?entre eux qu?il accusait de lui mentir. Maghlaoui, qui n?est plus en fonction, en sait quelque chose pour s??tre fait remonter les bretelles en public. Les observateurs s?accordent ? voir une ?quipe jeune qui ait de la motivation et de la volont? de prouver, l??quipe sortante ?tant frapp?e d?immobilisme. On se souvient que Belkhadem, comme Ouyahia, s??tait maintes fois plaint de certains ministres en expliquant que ce n??tait pas leur choix. En revanche, les observateurs convergent ? dire que Zerhouni ne bougera pas. Tout comme Chakib Kh?lil, en sa qualit? d?expert qui fait bien son boulot. Quid de Temmar? Ses chances sont minimes, sachant que sa strat?gie industrielle aura ?t? un bide emball? dans une bonne d?marche marketing. En fait, pour la formation du nouveau Gouvernement, Bouteflika doit s?en tenir strictement au souci d?avoir une ?quipe efficace et dynamique. Mais dans le m?me temps, fera-t-il preuve d?ingratitude vis-?-vis des ministres qui ont port? ? bout de bras sa candidature?