Il est fort dommage que les candidats ? l??lec-tion pr?sidentielle n?aient pas, pour d?bat, ouvert le dossier des questions de responsabilit? et de conception en mati?re de d?fense, et ce, aussi bien pour le pays que pour le monde arabe ou le Maghreb. Il y en a s?rement qui peuvent s??tonner qu?il n?y ait pas d?interventions militaires arabes pour prot?ger les populations de Ghaza, et peut-?tre ?galement pour s?opposer militairement ? l?occupation du territoire irakien. Il conviendrait de relever que les pays arabes ne cultivent pas le concept de d?fense collective, ? part, peut-?tre, les pays du CCG qui sont all?s plus loin que les autres pays arabes dans leur rapprochement. Une d?fense collective quand la perception est ? l?ennemi des fronti?res arabe? Et de celui de l?int?rieur? C?est une chance, bien-s?r, que de ne plus avoir d?ennemis ? ses fronti?res, de ne pas ?tre ?ligible au rang de candidat ? subir des agressions, sauf pour ce qui concerne les frappes terroristes quand on voit que des puissances, et non des moindres, en ont subies ? une intensit? ?lev?e. Bien que l?on dise que ?comparaison n?est pas raison?, il faudrait admettre que l?Europe n?a plus d?ennemis ? ses fronti?res, ce qui n?est pas le cas du monde arabe. Une agression contre un pays membre de l?Union europ?enne (ou de l?Alliance) est une agression contre toute l?Union europ?enne (ou l?Alliance) avec une riposte collective et solidaire. Par contre, une agression ext?rieure contre un pays arabe ne re?oit pas de r?ponse collective op?rationnelle. Arr?tons-l? les comparaisons, tout en admettant cependant que les pays arabes n?ont jamais ?t? ind?pendants tout le temps, certains m?me pensant que nombre de pays ne le sont toujours pas, du moins pour ce qui concerne la d?cision nationale. Quel pays arabe peut-il avancer avec certitude qu?il ne consid?re pas du tout avoir un ennemi ? ses fronti?res? Les arm?es de nos pays n?int?grent pas le concept de projection tr?s loin de nos fronti?res. Un tel concept d?emploi des forces ne structure pas les ?quipements et les formats des forces, et il ne constitue pas l?ossature de la doctrine militaire. Cela pourrait se faire dans le cadre des alliances, mais alors la notion de partenariat strat?gique int?gre des accords de d?fense, ce qui ne semble pas ?tre le cas pour ce qui nous concerne, selon les fondements apparents de notre politique ext?rieure. Par contre, ce n?est pas le cas pour les pays du Golfe qui ont des accords de d?fense avec les Etats-Unis, ce qui explique la mise ? disposition des forces arm?es am?ricaines des territoires de ces pays pour la deuxi?me guerre contre l?Irak, malgr? l?absence de caution onusienne. A part l??pisode de la marine turque ou ottomane en Alg?rie, et on sait la nature des actions entreprises en haute mer, notre culture de la guerre se limite ? lutter contre le colonialisme et ? d?fendre nos fronti?res. Occuper un territoire ?tranger, voisin ou lointain, et pr?parer nos forces en cons?quence? Cela appara?t inconcevable au regard des principes qui fondent notre politique ext?rieure, car s?y pr?parer militairement reste peu conforme au discours officiel.