Ces derniers jours, le ph?nom?ne de la mendicit? se fait de plus en plus pressant ? travers toute la r?gion de Sidi Bel-Abb?s. Il ne s?agit plus d?un acte de d?sespoir ou d?une mani?re de vivre ou encore moins de tirer sur l?impuissance d?un syst?me ? combattre les in?galit?s sociales, mais d?un exp?dient promu au statut d?une v?ritable activit? professionnelle. Si durant les ann?es 70, on faisait la manche par n?cessit? absolue, aujourd?hui malheureusement, la mendicit? est pratiqu?e par toutes les cat?gories d??ges et de sexes. Pour certains d?entre eux qui savent y allier l?art et la mani?re, c?est m?me une activit? florissante dont usent et abusent certaines familles, qui n?h?sitent plus ? utiliser leurs propres enfants, quand elles ne peuvent en louer aupr?s des voisins aussi cupides. Le ph?nom?ne de la mendicit? a pris l?allure d?un v?ritable fl?au, influant n?gativement sur la soci?t?. A travers les villes de la wilaya de la M?kerra, o? se tiennent g?n?ralement les souks hebdomadaires, le man?ge est flagrant. De v?ritables professionnels de la mendicit? viennent d?un peu partout, envahissant les places publiques et les carrefours. Parmi les endroits strat?giques, r?put?s juteux, qu?ils investissent de pr?f?rence, citons les commerces fr?quent?s par le public (boulangeries, restaurants, caf?s,?), les souks informels et l?entr?e des mosqu?es o? ils pratiquent leur m?tier dans l?impunit?. Le plus curieux, c?est qu?il s?agit des m?mes personnes que l?on revoit au gr? des jours de march? hebdomadaire. Ces mendiants ont de v?ritables agendas en t?te et connaissent ? l?avance la p?riodicit?, les jours et les lieux des tenues de ces souks. D?s la fin de la journ?e, une v?ritable transhumance s?organise dans la discr?tion et ? leur d?part, il ne reste plus que les SDF ou les malades mentaux ? hanter les recoins obscurs de la ville. C?est dire si ce v?ritable fl?au nuit ? la qui?tude des citoyens et porte pr?judice ? l?image de toute la r?gion Ouest. M?me constat dans la wilaya de Tlemcen, o? en l?absence de statistiques fiables, les rues sont encombr?es de mendiants qui pour la plupart, disparaissent en fin de journ?e. Ce mal social est en train de prendre une ampleur sans pr?c?dent, d?autant qu?il se justifie comme une fatalit? r?sultant du ch?mage end?mique. De part sa dimension sans cesse croissante, la mendicit? tend ? constituer un risque pour la s?curit? des passants, et ce, en raison de l?attitude parfois agressive d?individus en ?ge de travailler dans des chantiers ouverts, mais qui osent soutirer de force l?aum?ne que leur refuse le citoyen et ? plus forte raison s?il s?agit d?une faible femme.