La liste des familles sinistr?es, en attente de relogement, de la capitale de l?Ouest prend les devants de la sc?ne. Sept familles qui ont ?t? recas?es, l??t? dernier, dans une ?cole d?saffect?e, dans le secteur urbain El Badr, lancent aujourd?hui un cri de d?tresse pour faire entendre leurs voix tant il est vrai qu?elles sont expos?es au danger de l?amiante. ?Rester ici, dans ces lieux insalubres, c?est accepter l?inacceptable. Nous avons ?t? install?s, ici le mois d?ao?t dernier, par le secteur urbain El Badr, dans ces baraques avec promesse d??tre relog?s. Malheureusement tout porte ? croire que nous avons ?t? oubli?s. Mieux, ce qu?on redoute, surtout, c?est que ce trou ? rats ne soit notre tombe ? jamais?, explique, les larmes aux yeux, N. Kaddouri, une dame qui vit avec ces quatre enfants, tous asthmatiques. Des enfants, dit-elle, qui respirent la poussi?re d?amiante, avant de nous inviter ? p?n?trer dans cette salle d??cole d?saffect?e, un espace qui prend eau de toute part. ?Je ne sais pas qu?est-ce nous avons fait, moi et mon mari, dans notre vie pour m?riter un tel ch?timent. Nous habitions au n?56 de la rue Bendahmane Sa?da, ? Ekmuhl, dans un immeuble, qui mena?ait, certes, ruine, comme toutes les personnes qui ont ?lu domicile en ces lieux? Mais est-ce une raison pour que nos enfants paient de leur sant?. Pour ceux qui ne veulent pas comprendre, c?est que nos enfants peuvent attraper un cancer, celui de la poussi?re d?amiante. Personne, pas m?me les gestionnaires locaux, ne semble ?tre sensible ? cette question pour nous recaser ailleurs. C?est un drame, mais personne ne veut voir, ne veut entendre. Il y a de quoi perdre patience?. Il faut dire que la r?alit? sociale est encore plus dramatique pour tous les occupants de ces chalets d?cri?s dont les ?l?ments contiennent de l?amiante, comme le dit la famille Rouba Bendahmane, avec un sentiment de rage: ?On a ?t? flou? par tout le monde. Nous sommes quatre membres d?une m?me famille ? ?tre install?s ici, dans ces salles humides, depuis l??t? dernier, avec cette promesse de nous voir attribuer un logement social. Nous avons ?crit ? qui de droit pour ?tre relog?s en urgence. Malheureusement, aucune commission, ni de la commune, ni de la wilaya, n?a daign? nous r?pondre. Regardez les toitures, vous serez ?difi?s. ?a coule de partout ! C?est que nous n?avons pas les moyens de payer l??tanch?it?. Faut-il faire du colmatage pour boucher les trous, r?parer les vitres cass?es, vidanger quotidiennement ces lieux dits sanitaires ? Le hic est que nous avons des vielles femmes qui vivent avec nous et qui sont sans ressources? Qui doit s?occuper d?elles ??. A propos de femmes c?libataires, Khloufi Halima, raconte ses d?boires. ?Dans ce monde d?ici-bas, il y a beaucoup d?injustice. J?habitais toute seule ? Cholet, avec mes voisins. Nous ?tions quarante deux personnes. Tout le monde a b?n?fici? d?un logement, sauf moi. J?avais une maison. Aujourd?hui, je n?ai de toit que cette salle envahie par les pigeons. D?ailleurs, je ne dors plus? J?ai pass? un hiver tr?s froid et, aujourd?hui, c?est tout mon corps qui subit? Je n?arrive plus ? marcher?? Mohamed Habbouche qui vit, lui aussi, avec son fr?re, ne croit toujours pas ? ce qui lui est arriv?: ?J?habitais un appartement que mes d?funts parents ont toujours habit?. Je payais le loyer, l??lectricit?. Nous ?tions en r?gle avec la Sonelgaz et l?OPGI? On nous a dit qu?on allait nous reloger. Malheureusement, on nous promit monts et merveilles, et, comme vous voyez, on vit dans une d?charge grandeur nature. Regardez ces toilettes collectives, comment elles sont? Regardez de vous-m?mes ce qui se cache derri?re les murs. Je me demande pourquoi on nous a emmen?s ici? pr?cis?ment dans cette ?cole d?saffect?e?. Pour les besoins de notre article, nous nous sommes d?plac?s au niveau du Secteur urbain, El Badr. Nous avons pris attache avec le d?l?gu? de ce p?rim?tre urbain, qui nous a r?pondu qu?il n?est pas en activit?. Dans ce cas-l? que faisait-il dans ce bureau, en cette matin?e du samedi 2 mai ?... Nous avons pris attache, alors, avec la directrice du Secteur, afin de conna?tre les suites r?serv?es ? ces laiss?s pour compte. Cette responsable, nous a pri?s d?aller voir le maire. Ainsi va le monde en ce secteur urbain qui semble s??loigner de plus en plus de ses administr?s?