Ne voyant rien venir et lassés des conditions d'habitations déplorables dans lesquelles elles se débattent, les femmes d'El Hamri se sont regroupées, hier, dimanche, devant le siège du secteur urbain de leur circonscription pour faire entendre leur voix. «Le président de la République, en personne, a évoqué le cas d'El Hamri et de l'état précaire de ses habitations et de la prise en charge des sinistrés… Le mois de ramadhan tape aux portes, et nous sommes oubliés par les autorités locales», fera savoir Mme Rahoui, mère de trois enfants, venue participer au sit-in avec ses autres voisines devant le siège du secteur urbain territorialement compétent. La petite Hinda, qui traine sa fracture subie lors de l'effondrement qui les avait surprises sa mère et son autre sœur, se tient devant sa mère qui, après avoir évoqué ces moments de cauchemar, dira : «Je ne pourrais pas oublier ce mois de février où j'ai été ensevelie avec mes deux enfants sous une dalle… Je ne pourrais pas oublier aussi les promesses faites par les autorités… Depuis, nos affaires sont emballées, et nos enfants ont été privés de tout, espérant recevoir une éventuelles commission de contrôle qui pourrait nous faire sortir de cet enfer du vieux bâti… L'attente se fait longue…». Le rassemblement de la centaine de femmes, toutes résidant à El Hamri, tenu ce dimanche matin face au siège du secteur urbain de leur circonscription a été décidé par ces protestataires suite au ras-le-bol auquel sont confrontés ces personnes dont bon nombre sont natives d'El Hamri. Notamment après L'effondrement partiel survenu la veille dans une habitation de la rue chemloul el houari. Mais la décision de tenir un sit-in tient plus de la nouvelle, qui a circulé à El Hamri, faisant état de l'opération de relogement des 59 familles de Saint Rémy (Emir Abdelkader) et d'Es-Sénia, une nouvelle qui a accentué l'angoisse de ces familles vivant sous les tôles et les toits effondrés. Mme Mansouri, mère de deux handicapés, résidant à El Hamri dira, à ce propos : «Toutes les commissions constituées qui sont passées chez nous ont confirmé l'état de ruine de notre habitation. La flamme du vieux bâti est partie d'El Hamri… Nous avons donné des morts et des blessés au vieux bâti… Nos enfants, mêmes handicapés, ont aussi payé de leur santé. Que faut-il de plus pour espérer un logement décent ? Pour le passage des cortèges officiels de Sonatrach, on loge des familles, et nous nous restons des oubliés, comme des pestiférés». Du côté du secteur urbain, le délégué d'El Hamri, M. Refas fera savoir : «Les opérations de relogement de Saint Remy et Es-Sénia rentrent dans un cadre différents de celui du vieux bâti d'El Hamri… On demande aux citoyens de patienter, le temps que les dossiers soient pris en charge par les services de la wilaya. Le traitement de ces dossiers est toujours en cours». De leur côté, les femmes d‘El Hamri rassemblées ce dimanche tiennent aux promesses et aux instructions données par le Premier magistrat du pays pour la prise en charge de leurs situation sociales et de leur relogement, et il est difficile pour ces habitants de se contenir quand ils apprennent que de nouveaux arrivants bénéficient de logements, alors que l'ancienneté a été un des critères retenus pour l'établissement des listes des futurs bénéficiaires.