Les Etats-Unis ont annonc?, jeudi, avoir plac? l?Alg?rie, en m?me temps que le Canada et l?Indon?sie, sur leur liste noire des pays prot?geant mal les droits de propri?t? intellectuelle. L?Indon?sie et l?Alg?rie doivent leur pr?sence dans cette liste ? "des inqui?tudes croissantes quant ? la situation du droit de la propri?t? intellectuelle dans ces pays", selon les services du repr?sentant am?ricain au Commerce ext?rieur (USTR). Notre pays est notamment ?pingl? pour les atteintes aux droits d?auteurs dans le domaine informatique et pour tout ce qui touche ? l?industrie du disque, de la musique et du cin?ma. La contrefa?on des logiciels et les copies ill?gales se comptant par millions, le march? alg?rien est connu aussi, et ce n?est pas un secret, pour abriter une noria d?internautes pratiquant le t?l?chargement ill?gal par les r?seaux P2P, avec une facilit? et une g?n?ralisation d?concertante pour les ?diteurs. Le premier d?entre eux est le g?ant am?ricain Micosoft qui peine encore ? lutter contre ce ph?nom?ne, malgr? que sa direction Maghreb, install? ? Casablanca, ait tout tent? pour freiner le ph?nom?ne dans les pays du Maghreb (Alg?rie, Maroc, Tunisie). Il faut dire aussi que le pouvoir d?achat des particuliers et les difficult?s financi?res des entreprises font que les prix des licences des logiciels sont tout simplement inabordables, alors que le piratage, qui est une pratique ill?gale r?prim?e par la loi sur la protection des droits d?auteurs, demeure, objectivement parlant, le seul moyen de pallier le gap technologique et de r?duire la fracture num?rique. Preuve de la corr?lation entre les difficult?s ?conomiques et le piratage, l?ajout d?un grand pays d?velopp? comme le Canada qui rejoint ainsi cette "liste de surveillance prioritaire" pour la premi?re fois depuis sa cr?ation il y a 20 ans, "ce qui refl?te l?inqui?tude quant ? la n?cessit? persistante d?une r?forme du droit de la propri?t? intellectuelle, ainsi qu?? une application insuffisante de la loi", a indiqu? dans un communiqu? l?USTR. Ce rapport, publi? chaque ann?e par Washington, pointe deux faiblesses chez son premier partenaire commercial. D?une part, "les Etats-Unis ont toujours de graves inqui?tudes dues ? l?incapacit? du Canada ? ratifier et appliquer les trait?s de l?Internet de l?Organisation mondiale de la propri?t? intellectuelle" (une agence des Nations unies) que le pays a sign?s en 1997. Ces trait?s tentent d?harmoniser les normes de protection du droit d?auteur sur Internet. Ce cas s?applique donc ? tous les autres pays vis?s par la black list. D?autre part, le Canada est accus? de mal prot?ger ses fronti?res. Washington demande ? Ottawa d?"am?liorer son syst?me d?application du droit de la propri?t? intellectuelle pour permettre aux autorit?s de prendre des mesures efficaces contre le commerce de produits contrefaits ou pirat?s aux Etats-Unis, ainsi que r?duire le volume de produits en infraction" transitant par le Canada. Mais il faut dire, aussi, que ce qui pousse les Etats-Unis ? allonger la liste des pays dont elle demande plus d?efforts contre le piratage, c?est surtout la crise ?conomique qui les pousse, aussi, ? regarder vers des march?s autrefois compl?tement oubli?s. A cette ?poque d?incertitude ?conomique, les ?diteurs am?ricains savent, en effet, qu?ils doivent redoubler d?efforts et trouver de nouveaux d?bouch?s commerciaux.