A l?occasion de la Journ?e mondiale de la libert? de la presse, le pr?sident de la R?publique, Abdelaziz Bouteflika, a rendu hommage, hier, ? la presse, avec des termes qui t?moignent de sa volont? d?assainir d?finitivement le rapport Presse-Pouvoir. Le locataire d?El-Mouradia, r??lu le 9 avril dernier pour un troi-si?me mandat, a rendu hommage, hier, ? la presse nationale, avec tous ?ses acquis obtenus pour la promotion des valeurs citoyennes au sein de la soci?t? et pour la pr?servation de l?exercice d?mocratique de toute activit? parasitaire qui a souvent nui ? l?action m?diatique et ? ses nobles valeurs?. Outre le message de consid?ration pour la famille de la presse et de recueillement ? la m?moire des martyrs et des victimes de la profession, tomb?s sous les balles assassines des terroristes islamistes, le pr?sident Bouteflika annonce, pour la premi?re fois, son engagement de proc?der ? une r?vision de la loi sur l?information qui doit effectivement ?tre ?adapt?e, selon lui, aux nouvelles donnes, ? la lumi?re des exp?riences v?cues par l?Alg?rie, de mani?re ? conforter la libert? de la presse selon des crit?res professionnels et la logique du march?, mais aussi pour r?pondre au besoin exprim? par la soci?t? d?une presse qui lui garantisse le droit de savoir et de communiquer?. Mais le signe le plus important de son message est son appel au gouvernement et les parties concern?es ? proc?der ? un examen approfondi des dispositions juridiques susceptibles de hisser la presse ? un niveau de professionnalisme meilleur. ?L?examen de la l?gislation en mati?re d?information constituera, sans nul doute, le pr?lude ? une politique nationale de communication ? m?me de garantir la coh?sion et la flexibilit? entre les diff?rents secteurs vitaux de la soci?t??, souligne-t-il. Le message signifie-t-il le d?but de la d?p?nalisation du d?lit de presse et la r?vision des articles 144 et 144 bis du code p?nal incriminant les journalistes? On ne sait pas trop, mais les signes avant-coureurs du nouveau rapport avec la presse ?crite, notamment priv?e, sont apparus lors de la c?r?monie de prestation de serment lorsqu?il a invit? la presse ? mettre sa contribution pour la lutte contre la corruption. Et ce, apr?s des ann?es de confrontations ?maill?es par des qualificatifs du genre ?Tayabat El hammam? ou ?Mercenaires de la plume?. Il y a eu, aussi, des arrestations, minimes soient-elles, des harc?lements et des poursuites judiciaires qui ont entach?, depuis, ce parcours sans aller toutefois vers des d?rives de type totalitaire ? l?image des pays voisins. En effet, les multiples d?clarations du pr?sident de la R?publique laissent ? penser que le rapport Presse-Pouvoir s?est assaini ou est en voie de l??tre. Et que la relation entre Bouteflika et la presse nationale a gagn? en s?r?nit?. Mais, dans les faits, la situation demeure toujours floue. Le malentendu, aujourd?hui, persiste en raison, notamment, de l?absence d?une d?finition exacte du d?lit de presse et des r?gles devant r?gir le secteur des m?dias. Et c?est la raison pour laquelle, sans doute, l?atmosph?re reste toujours marqu?e par la crispation.