L?insoutenable calvaire des 80 prisonniers alg?riens qui croupissent dans les ge?les libyennes n?est pas pr?s de s?achever. C?est m?me l?inverse qu?il y a lieu de redouter compte tenu des derniers d?veloppements intervenus dans le dossier. Selon des parents de prisonniers qui nous ont joints hier par t?l?phone, des autorit?s judiciaires et des membres de l?association pr?sid?e par le fils de Kadhafi, Seif El Islam, ont rendu visite aux ressortissants alg?riens, condamn?s ? mort et d?tenus dans la prison d?El Jadida L?objet de cette visite, la premi?re du genre, n?est pas de s?enqu?rir de leurs conditions de d?tention, mais pour leur expliquer que la fin ?ventuelle de leur souffrance d?pend de la bonne volont? des autorit?s alg?riennes. Les membres de la d?l?gation, qui se sont d?plac?s en prison, s?adressant directement aux Alg?riens, leur ont dit que les autorit?s libyennes attendent un geste de la part du ministre alg?rien de la Justice, autant dire du pr?sident de la R?publique. Ce geste serait, ni plus ni moins, que la lib?ration de ressortissants libyens d?tenus dans des prisons alg?riennes pour leur implication av?r?e dans des activit?s terroristes. Combien sont-ils, ces Libyens? O? sont-ils d?tenus? Autant de questions auxquelles il est difficile d?apporter une r?ponse. Pour le moment, du moins! En tous cas, c?est la premi?re fois que les autorit?s libyennes posent une telle condition qui s?apparente ? un chantage, car elles ne veulent rien de moins qu?un troc immoral. En effet, on ne peut pas mettre sur un m?me pied d??galit? des prisonniers de droit commun qui rel?vent pour la plupart de la correctionnelle avec des terroristes dont les actes ressortent de juridictions criminelles. La question qui se pose, aujourd?hui, est celle de se demander si l?Alg?rie va accepter ce chantage. Pour le moment, c?est le silence radio, aussi bien de la part de la Commission que pr?side Ksentini que du minist?re des Affaires ?trang?res. Ce dernier a, d?embl?e, opt? pour la strat?gie de la discr?tion pour r?gler ce dossier qui risque d?assombrir les relations alg?ro-libyennes. Des relations qui, du reste, n?ont jamais ?t? au beau fixe ? cause des frasques politiques de Kadhafi ?le roi des rois d?Afrique?. Pourtant, les familles des d?tenus alg?riens, qui sont pour la plupart originaires de l?Est du pays, avaient, ? un certain moment, cru ? un ?pilogue heureux de ce dramatique feuilleton apr?s la visite du pr?sident Bouteflika ? Tripoli. Mais apr?s des mois, rien n?a ?t? fait et c?est Farouk Ksentini, lors de son passage samedi dernier, au Forum de l?ENTV, qui avait relanc? le dossier. Il avait d?nonc? ?nergiquement les conditions de d?tention des Alg?riens. Il avait, ?galement, fait ?tat des difficult?s de leurs parents ? leur rendre visite ? cause des tracasseries administratives ? la fronti?re libyenne, en plus du co?t du voyage qui revient, selon lui, ?, au moins, 100.000 dinars. C?est dire que les perspectives d?un r?glement du dossier sont compromises. A moins d?une solution politique -comme c?est souvent d?ailleurs le cas- entre Alger et Tripoli.